Stéphane,
Consultant ton site depuis un certain temps, j’aurais quelques questions personnelles à te poser si tu veux bien y répondre. Ce ne sont pas des demandes d’aide persos, seulement après avoir lu tes posts, il y a toujours eu des questions qui me sont venues à l’esprit. Je te les pose si l’envie te prend d’y répondre.
- Avec tout ton savoir et toutes tes conquêtes, as-tu jamais trouvé quelqu’un avec qui tu souhaitais t’engager ? Comment parvenir à faire confiance aux femmes avec tout le savoir sur la séduction ? je te pose cette question, car plus j’apprends dans la sarge plus je m’aperçois de la pertinence des propos d’Alain Soral à savoir que les femmes ne gagnent pas à être connues…
- J’ai cru comprendre que tu avais manqué de présence masculine, et que tu avais une mère assez autoritaire… As-tu réussi à compenser ce déficit de présence masculine ?
J’aurais bien d’autres questions mais déjà celles-ci étaient les premières qui me venaient à l’esprit.
Te souhaitant une agréable journée
Ryo
Bonjour Ryo,
Non seulement l’envie me prend d’y répondre, mais je vais publier ta lettre et les réponses qui vont avec, autant ne pas faire les choses à moitié.
« Avec tout ton savoir et toutes tes conquêtes, as-tu jamais trouvé quelqu’un avec qui tu souhaitais t’engager ? »
Oui, plusieurs fois, ou plutôt une seule, la première fois ça n’avait rien avoir avec la fille, juste avec l’envie de mettre un frein à cette pulsion de rencontrer des inconnues qui commençait vraiment à me dégoûter. Quand on en est là, il en faut peu pour se persuader que la dernière est la meilleure, et donc la bonne. Comme disait je ne sais plus qui (j’ai arrêté de citer comme d’autres arrêtent de fumer, donc je ne me souviens plus bien des auteurs), on est lorsqu’on est ivre d’amour pour quelqu’un, on aime bien souvent ce que l’on pense d’elle, plus qu’on ne l’aime elle, et finalement c’est soi-même, qu’on aime.
Une seule fois, donc, je me suis fait la réflexion que j’étais prêt à m’engager. C’était avec une hollandaise, 8 ans plus âgée que moi. Elle avait quelque-chose que je n’avais jamais alors rencontré chez un fille, qui dépassait la beauté, et même la classe. Elle avait de la poésie, et c’est la chose la plus rare au monde, plus rare même que l’intelligence (c’est dire).
Je me fais souvent la réflexion qu’aujourd’hui, dans mon entourage, proche ou lointain, personne n’est doté de cette qualité de poésie, aussi y a t-il des choses que je m’abstiens de communiquer, et cela m’attriste un peu. Alors j’invite les gens à voir des pièces ou à lire des livres qui en sont remplis, et j’attends une réaction, un signe, comme l’enfant attend le ploc, ayant jeté son caillou dans le puit.
« Comment parvenir à faire confiance aux femmes avec tout le savoir sur la séduction ? »
Je ne fais plus confiance aux femmes, mais aux hommes non plus. Rien n’emplit plus les gens de joie que de duper quelqu’un, et la morale ne les arrête pas, c’est si bon d’être fourbe. A la limite, les peureux sont les plus dignes de confiance, effrayés qu’ils sont à l’idée de ce qu’il pourrait leur arriver.
Et pour enchaîner sur la suite de ta question, les femmes ne gagnent effectivement pas à être connues, mais qui, gagne à être connu ? Les gens qui parviennent à vous impressionner d’une façon ou d’une autre sont comme ces futures mariées qui, m’a raconté une couturière, veulent se montrer dans les robes les plus chères, et viennent les essayer avec des sous-vêtements dont même une ménagère ne voudrait pas pour récurer ses sanitaires. Connaître les gens, c’est voir les dessous de leurs actions, et, c’est presque une tautologie, les dessous sont toujours bas.
« J’ai cru comprendre que tu avais manqué de présence masculine, et que tu avais une mère assez autoritaire… As-tu réussi à compenser ce déficit de présence masculine ? »
Je ne sais pas, d’ailleurs je ne sais pas ce qu’un père est censé accomplir dans une famille, car je n’en n’ai jamais vraiment eu.
Heureusement, le Cosby Show sort enfin en dvd – plus de 20 ans après la première diffusion – alors je regarde Bill Cosby avec sa famille, et je me dis que ça doit être bien, d’avoir un père et une mère un peu dignes de ce nom. J’écris ça avec d’autant plus de liberté que mon père ignore l’existence de ce site, et que ma mère, en 3 ans d’existence, a du l’ouvrir 2 fois, trouvant certainement plus intéressante le contenu des programmes tv que celui de son fils.
Stéphane
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T’es sur que ca va ?
Notre interprétation de la réalité est toujours un jugement. Certains cadres sont plus vastes, plus « efficaces », ou plus flexibles que d’autres mais ils restent des cadres: un préjugé de ce que nous sommes et de ce que la vie a à nous offrir.
PS: La présomption d’un cadre est également un cadre :-)
On ne peut que être touché par ta sincérité Spike…
Parfois l’intelligence semble décevante, on découvre sans cesse dans un domaine et finalement on en sort déçu…
Mais au fond du tunnel il y a la lumière, je crois qu’il faut être un peu désabusé pour réellement trouver la vérité.
Courage, tes lecteurs t’aiment ;)
PS : les ignorants sont bénis mais pour rien au monde je ne sacrifierais mon esprit.
Si on parle bien du même, tu ne perds pas grand chose…
S
J’ai été très touchée par ton article. D’une part, je trouve très bien que tu te dévoiles en mettant en ligne tes réponses à cette lettre.
C’est vrai que la famille joue un grand rôle dans notre vie d’adulte. Tu dis que tu ne sais pas vraiment quel rôle a un père pour son fils. Je pourrais répondre qu’un père se doit de donner l’exemple, de réprésenter un modèle. Et la relation père – fils, et donc d’homme à homme, me pârait très importante. Mais si tu a manqué de cette présence, tu as compensé ce vide en te forgeant une identité et en te construisant seul. Ce manque a sûrement beaucoup joué dans ta vie et a guidé tes choix.
Me concernant, au contraire, j’ai souffert d’une trop grande présence et maintenant c’est la rupture totale depuis un an.
Je te félicite de ta réussite parcequ’il est admirable de réussir dans une famille bancale.
Continue tout ce que tu fais, j’aime beaucoup. Je viens régulièrement sur ton site et je lis toujours tes articles avec émotion.
Lou
J’ai été assez charmé par les réponses de Spike, déjà parce qu’un exercice de mise à nu sur notre « être » est difficile et dérangeant, mais en plus parce que comme le disaient certains, j’étais d’autant plus curieux de voir la réponse de quelqu’un qui a autant exploré les mystères du relationnel humain.
Spike nous montre par ses réponses que, quelle que soit notre supériorité dans un domaine, il y a toujours des blessures, des hésitations, des questions, qui font que l’on ne peut pas être parfait. Seuls ceux qui l’ont digéré, non pas en baissant les bras, mais en se disant que leur but dans la vie n’est pas de rester au même stade qu’à leurs 10 ans, peuvent effectivement s’épanouir, c’est à dire être réellement heureux de la condition qu’ils se sont construite, et non pas subir toute leur vie une condition choisie indirectement par les autres.
Certains reprochent le côté « égotiste » de Spike, mais on peut répondre en substance que l’humain par essence est égotiste: voyez donc lorsque l’on met quelques personnes ensemble (scientifiques, geeks, footeux, …), il est impossible de ne pas arriver à une situation de « mieux-disance » intellectuelle sur un sujet donné…
Qu’importe, le dicton « lorsque le sage montre le ciel, l’idiot regarde son doigt » doit nous donner à penser que malgré la connaissance avancée de Spike, c’est bien de nous qu’il parle à travers ses expériences… Tel ou tel côté ne nous plait pas en lui? Pas de problème, on ne le développe pas pour nous… Tel autre conseil nous plait à moitié? Idem, on intègre ce que l’on souhaite…
Merci de t’être plié à cet exercice, merci de partager avec nous tes expériences, que ce soit sur le plaisir de charmer les autres que le plaisir d’être soi-même, et bon courage pour la suite de tes activités.
Laurent
« Je me souviens, sur je ne sais plus quel site, que tu répondais en substance ceci à des contempteurs acharnés: « Parfois je vous envie ». Et si c’était vrai ? Pour vivre heureux, vivons idiots ? »
C’est exactement ça que je repproche, ayant été un fervent athé pendant mon enfance une des mes occupations favorites c’était de piéger les mecs qui m’enseignaient le catéchisme, c’est le genre de trucs que je disai. Je me souviens une fois quand j’avais 8 ou 9 ans j’expliquai à ma mère qu’on avait aucun libre arbitre techniquement, juste une impression étant donné que tout ce que l’on faisait dépendait juste de comment notre cerveau fonctionnait et des stimulus extérieurs. Ce genre de pensées me déprimaient particulièrement.
C’est comme quand Mystery au début du VAH explique que le sens de la vie c’est la survie.
C’est le même genre de choses que j’ai ressenti en te lisant; la théorie dénuée d’espoir ou de poésie comme si il n’y avait qu’une interprétation possible et je trouve ça incroyablement prétentieux.
Va dire au dalaï-lama que c’est un con et que t’aimerai bien être comme lui.
C’est pas pour autant que je cautionne l’attitude d’AFC ;).
Anonyme a tout de même soulevé un point intéressant. Il est comme même étonnant de voir le nombre de gens à l’égo surdimensionné qu’il y a sur les forums de séduction (je ne parle pas spécialement de Spike ou juste du site spikeseduction, bien qu’il y en a une bonne quantité sur site ;p ) comme si le fais d’avoir appris à séduire et d’étudier les rapports humains, les avaient transformé en surhomme, ces surhommes (pua ???) considérant que 90 % du reste de la population sont des AFC passant leurs vies dans la médiocrité.
Sinon j’ai bien aimé ton article Spike, on te sent humain dans ce texte.
Bonjour Spike.
Tu as manifestement une « certaine idée de l’Homme », si haute que la déception semble au rendez-vous neuf fois sur dix (et encore).
Mais aussi comment ne pas virer mysanthrope, quand on a développé une telle connaissance des interactions humaines et de leurs dessous (toujours ?) si peu reluisants ?
Je me souviens, sur je ne sais plus quel site, que tu répondais en substance ceci à des contempteurs acharnés: « Parfois je vous envie ». Et si c’était vrai ? Pour vivre heureux, vivons idiots ?
Quoi qu’il en soit, excellent site qui se retient de jeter de la poudre aux yeux de ses visiteurs. Ca contraste avec le « tout, tout de suite » érigé en règle d’or un peu partout.
C’est drôle, les gens qui ont le sens de l’image donnent aux autres l’impression d’avoir tout comprit tout seuls et vous en faites partie, quoi qu’on puisse dire.
« comme l’enfant attend le ploc, ayant jeté son caillou dans le puit. » il y a tout là dedans, l’impatience fébrile, le sentiment que le but est immanquable mais teinté d’appréhensions. Après tout il pourrait ne pas toucher l’eau…
( à celui qui a surement une photo pop-art de monroe au dessus de son lit : ce que tu critique c’est la capacité de formuler des jugements sans appels, pessimistes parfois tout en espérant trouver un jour un contre exemple qui viendrait s’y opposer. )
ryo : « tout cela me fait penser à quelques citations, extrait du livre « De l’inconvénient d’être né » de Cioran : »
je ne comprend pas pourquoi tu pense à ces citations en lisant la réponse ?
Alex
Merci pour la franchise de tes réponses…. Je les trouve malgré tout teintées de cynisme et d’une certaine mélancolie. tout cela me fait penser à quelques citations, extrait du livre « De l’inconvénient d’être né » de Cioran :
« En ce moment, j’ai mal. Cet évènement crucial pour moi est inexistant, voire inconcevable pour le reste des êtres; Pour tous les êtres. Sauf pour Dieu, si ce mot peut avoir un sens. »
« Il est impossible d’accepter d’être jugé par quelqu’un qui a moins souffert que nous. Et comme chacun se croît un Job méconnu… »
« Que tout soit dépourvu de consistance, de fondement, de justification, j’en suis d’ordinaire si assuré que celui qui oserait me contredire, fût-il l’homme que j’estime le plus, m’apparaîtrait comme un charlatan ou un abruti. »
Certaines se passent de commentaires…
« Je sais ce que je dis, j’ai 16 ans ». Relis cette phrase dans quelques années, si un jour tu es triste. Ca te fera bien marrer :)
Moi aussi j’ai 16ans et je pense que TF1 c’est pas terrible, mais en ce qui concerne ton opinion sur Spike, je te suggère de la garder pour toi. Ce site n’a pas besoin d’être ternit par l’opinion de gens lâches.
en tout cas, Spike a changé ma vie, et ce site aussi.
continue ce que tu fais Spike, et fais le toujours avec cette passion et ce sens du style qui t’es propre.
Vincent.
En ce qui concerne l’anonymat, c’est un droit auquel je suis particulièrement attaché. Oui, je baisserai les yeux, je suis timide ;). J’ai dit que tu prodiguais de bon conseil et c’est la réalité. C’est d’ailleurs pour ça que je fréquente ce site depuis des semaines. Je n’ai pas dit que tu n’aimais pas ou que tu n’aidais pas les gens. Ce qui me déplait en revanche, c’est ta fausse lucidité, ton impression de tout comprendre, parfois teintée d’un soupçon d’arrogance :
« Je ne fais plus confiance aux femmes, mais aux hommes non plus. Rien n’emplit plus les gens de joie que de duper quelqu’un, et la morale ne les arrête pas, c’est si bon d’être fourbe. A la limite, les peureux sont les plus dignes de confiance, effrayés qu’ils sont à l’idée de ce qu’il pourrait leur arriver. » Il y a de mon point de vue plusieurs façons d’interpréter la réalité et celle là manque cruellement de poésie.
Je sais ce que je dis, j’ai 16 ans, j’aime Andy Warhol, Godard, Truffaut et la musique concrète alors que les autres dans ma classe se contentent de TF1.
L’anonyme… si tu savais le nombre de personnes que Spike a aidé. Peux-tu en dire autant? Rien que cela est exceptionnel de sa part. Sans être naif biensur, on sait qu’il sagit d’une activité professionnelle mais elle reste orientée vers le bien être des autres.
Je suis toujours respectueux des Hommes qu ont réussis malgré des batons dans les roues.
Bonne continuation Spike
J’aime bien ce type de messages lâches et anonymes, faits pour créer les conditions du conflit, et rédigés par des gens qui, si on les croisait dans la rue, baisseraient les yeux en tremblant
Ce mec n’a rien d’exceptionnel, pourtant il est si imbus de lui même. Sa vie n’est centrée que sur les rapports humains; comme si les maîtriser faisait de lui un surhomme. Sinon il prodigue de bon conseils mais parfois son côté prétentieux qui lit Moravia alors qu’il ferait bien de lire Rimbaud ressort un peu trop ;).
Beaucoup de démons surgissent de ce texte
À couper le souffle, réponse complète et qui porte à réfléchir !
Gabriel
Très bonne initiative que de publier les questions qu’on te pose ainsi que les réponses qui vont avec. Cela permet sans doute à ceux qui n’osent (ou ne pensaient pas qu’ils pouvaient) les poser de trouver une réponse malgré tout.
Je sais ce que c’est que d’avoir un père absent moi aussi et je trouve que ton dernier paragraphe, même s’il est teinté d’ironie, ne perd pas de la dureté avec laquelle tu as dû le penser.
Bonsoir Spike, bonsoir à tous
Je suis touché par ta sincérité Spike et que tu te dévoiles un peu à nous. Merci de partager.
Finalement le plus important comme tu nous l’enseignes ici c’est qu’est ce qu’on décide de faire de ce que l’on est ou de ce que l’on a.
D’ailleurs cette expérience de la vie ne t’a t’elle pas permis d’avoir la C O N F I A N C E de ceux que tu aides et conseils ?
Tu dis aussi « on est lorsqu’on est ivre d’amour pour quelqu’un, on aime bien souvent ce que l’on pense d’elle, plus qu’on ne l’aime elle, et finalement c’est soi-même, qu’on aime. »
Dans la tradition arabe, nous avons aussi notre Roméo et Juliette. Il s’agit de Kaïs et Leyla. Kaïs était éperdument amoureux de Leyla. Mais il était d’un niveau sociale trop différent alors leur entourage respectif empêcha par tous les moyens qu’ils se marient. Alors Kaïs devint fou (Majnoun) et passait son temps à écrire des poèmes à sa belle.
Mais un jour que Kaïs est tranquillement chez lui, rêvant à son amour, un ami vient le prévenir que Leyla est devant sa porte. Le poète fou a pour seule réponse : « Dis-lui de passer son chemin car Leyla m’empêcherait un instant de penser à l’amour de Leyla ».
Un jour, on découvrit son corps inanimé, protégeant un ultime poème dédié à son amour…
Avec toute mon amitié.
Zizou
Bonjour, une petite réponse Muiki: j’interprète cette phrase de cette façon » les gens sont heureux que lorsqu’ils trompent les autres et n’on que faire de la morale, quel plaisir d’être « malhonnête ».
C’est le genre de texte que j’apprécie de lire, merci Spike. Je suis intéressé par le contenu de ce site et les valeurs qu’il représente. Mais il faut avouer aussi que beaucoup ont de la fascination pour ton « personnage ». Je suis plus curieux quand à la façon d’y parvenir et les raisons qui t’on poussé à devenir ce que tu es aujourd’hui. Une rencontre avec un personnage charismatique?
Je pense pouvoir parler pour certains d’entre nous, en disant que tu as des belle valeurs et que tu es un bon exemple à suivre, pour débuter notre long chemin qui mène a la richesse intellectuelle
Je me suis toujours demandé comment réagissaient les parents dont les enfants étaient coachs en séduction. Maintenant je sais que tu n’as presque pas connu ton père et que ta mère n’y porte que peu d’attention.
Article intéressant.
# Rien n’emplit plus les gens de joie que de duper quelqu’un, et la morale ne les arrête pas, c’est si bon d’être fourbe. #
Je n’ai pas bien saisi le sens de cette phrase, pouvez-vous m’expliquer ?