Le but d’un site de sociologie contemporaine – à mon sens en tous cas – pas seulement de donner des conseils, mais de permettre de lire les problématiques contemporaines avec la « paire de lunettes » des relations hommes-femmes telles qu’elles sont réellement, je m’attaque aujourd’hui à un sujet ambitieux mais ô combien d’actualité : le débat sur la prostitution (cf le manifeste des 343 salauds dont vous avez probablement entendu parler, et sinon rattrapez-vous vite en allant fouiner sur Internet avant de lire la suite)
L’originalité de ce débat sur la prostitution tient en 2 points :
- C’est vous qui allez le faire,
- Mais je vais auparavant donner 7 faits et/ou postulats qui me semblent essentiel à qui veut sortir de la tranchée des certitudes et autres opinions toutes faites et donc inintéressantes.
A noter : opinions inintéressantes n’est pas subjectif mais au contraire le constat objectif qu’au lieu de débattre, les gens, faute de raisonnement honnête et logique, s’attachent toujours à défendre :
- les intérêts de leur sexe,
- la survie de leur communauté,
- les conventions de leur classe sociale.
7 faits / constats essentiels au débat sur la prostitution
Merci d’essayer de bien distinguer
- les constats (une chose est une chose, qu’on l’aime ou pas),
- et les opinions (voir paragraphe précédent).
A propos d’opinion, ce qui suit n’en contient aucune.
Autrement dit je ne suis ni pour ni contre, je m’en cogne ; c’est bien clair ?
1. L’échange sexe-ressource est consubstantiel à la rencontre homme-femme
L’amour, le sentiment amoureux et tutti-quanti ne sont arrivés que très récemment sur l’échiquier de la sélection.*
- sélection femme -> homme, car in fine ce sont toujours les femmes qui choisissent, du moins dans le monde occidental
2. Où commence la prostitution, exactement ?
L’échange d’argent liquide comme marqueur du sexe tarifé n’est-il pas un peu faible ?
Quid des voyages ? Des cadeaux ? Des services rendus ? Des prêts (de voiture, de maison) ?
3. Sociologique, psychologique : la prostitution à plusieurs niveaux
Les phénomènes sociaux étant, comme les partis politiques, rarement monolithiques, il faudrait voir à distinguer les causes de la prostitution :
- Le terrain psychologique, où l’on retrouve apparemment souvent – cf témoignages – des expériences sexuelles un peu traumatisantes dans une enfance sinon à peu près « normale »
- Le terrain sociologique, où le sale et le glauque ne viennent pas des attouchements indélicats de l’oncle Roger et/ou de la passive indifférence de la mère, mais simplement de la misère et du désenchantement tout autour de soi (voir invasions de prostituées d’Afrique noire, d’Europe centrale et d’Europe de l’Est sur les statistiques de Police des 10 dernières années)
4. Une prostituée ne se vend pas
Sauf cas extrêmes (et désolants) d’usage de la force ou autre rares perversions, une prostituée ne loue pas l’usage de son corps à un client laissé libre d’en faire ce qu’il veut pendant qu’elle fermerait les yeux, mais réalise une prestation dont elle est le sujet (et non l’objet).
Prestation où le rapport sexuel proprement dit s’inclue dans un scénario plus global basé sur le mensonge et la simulation d’un plaisir qu’elle n’éprouve pas, mais auquel le client doit néanmoins croire un peu, pour l’intérêt de sa propre excitation (bander sur un bout de viande inerte relevant finalement d’un tel niveau de connerie que bien peu d’hommes s’en approchent, même dans les couches les plus gratinées de la population).
5. Une valorisation du corps
Parmi les nombreux paradoxes de ce débat sur la prostitution (qui n’en manque décidément pas) : monétiser une prestation basée sur l’acte sexuel dans le cadre d’une durée donnée, c’est valoriser (au sens littéral) son corps.
Ce qui pousse à s’interroger sur :
- ce/ceux qui avai(en)t dévalorisé ce corps en premier lieu (le processus de valorisation étant amené, c’est logique, à être plus fréquemment trouvé après celui de dévalorisation)
- le montant de la valorisation : est-il possible que certains des opposants à la prostitution voient en elles la valorisation trop faible de la ressource sexe, autrement dit un « sexe trop faible » ? (voir premier paragraphe, sur les intérêts de sexe, de communauté et/ou de classe). Je rappelle que je n’ai pas d’opinion et me contente d’essayer de faire du sens, avec les mots qui en ont.
6. Un marché de la prostitution qui ressemble étrangement au marché du travail…
Chefs d’entreprises (maqueraux, maquerelles), freelances, salariées corvéables, intermédiaires profiteurs, retraités, rentiers, soit la logique sociale de la chaîne alimentaire avec actifs et parasites, à l’instar d’autres secteurs jamais médiatisés mais aussi exploités.
7. … A rapprocher de la libéralisation
« Demain » (façon hypocrite de dire aujourd’hui), des femmes porteront en elle – contre ressources – un enfant destiné dès sa naissance à rejoindre d’autres bras plus fortunés.
Témoignage accablant mais réel que dans le combat corps-sacré contre libéralisation, celui-ci ne pourra pas éternellement prétendre avoir le dessus sur celle-là, si ?
Voilà, j’ai fait ma part du débat sur la prostitution avec ces 7 postulats.
A vous.
Stéphane
Photo Credit: AlexKormisPS (ALM)
Ps : il est évident que les commentaires sont modérés et que les âneries / grossièretés / imbécilités etc. finiront évidemment à la corbeille.
Bonus : première partie de l’entretien de Stéphane avec une escort girl
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Excellent article!
Les prostituées et leurs clients s’engagent dans une transaction, comme toutes les parties à un contrat. Certaines personnes très laides ou à faible revenu sont prêtes à échanger des relations sexuelles contre de l’argent. La moralité et la politique peuvent favoriser l’une ou l’autre partie à la transaction, en fonction des opinions dominantes de la culture où la prostitution a lieu.
Personnellement j’ai cotoyé beaucoup de prostitués en tant que client. Cela m’arrive quand je suis célibataire et j’ai parfois pour ces femmes les mêmes sentiments que j’aurais pour une petite amie…
Je voudrais discuter ce postulat :
« Prestation où le rapport sexuel proprement dit s’inclue dans un scénario plus global basé sur le mensonge et la simulation d’un plaisir qu’elle n’éprouve pas, mais auquel le client doit néanmoins croire un peu,… »
Je ne vais pas discuter de la jouissance ou pas de la femme parce que Brassens raocnte déjà que 95% du temps qu’elle le taise ou le confesse la femme s’emmerde en baisant… c’est donc un vieux débat et qui ne se cantonne pas à la prostitution. En revanche je dirais que l’échange n’est pas forcément argent contre simulation…
On peut comparer cela à un ou une masseuse qui est contente d’elle -même si elle vous fait du bien. D’ailleurs certaines escorts ont envie de travailler pour de spersonnes handicapées qui autrement ne connaîtrianet pas le plaisir sexuel. Une escort fait bien son travail lorsqu’elle a envie de faire du bien. SI vous regardez des sites d’escorting, vous observerez que certaines filles, star, assez rares, ont des centains d’appréciations positives et des commentaires très élogieux certes sur leurs pratiques, mais encore plussur leur sympathie, leur gentilless, leur humanité. On pourra me dire qu’elles savent bien simuler, elles savent surtout donner de l’affection et du plaisir. Quant au plaisir purement sexuel (orgasme ?) étant donné que parfois avec la même personne elle semble avoir du plaisir et parfois non, je pense que ça dépend simplement du moment, de la personne… Une prostituée est uen femme que l’on épouse que pour une heure contre une somme définie… A mon avis celles qui ne montrent pas de plaisir ou qui « simulent » ne peuvent pas faire ce métier longtemps… Celles qui le font longtemps y trouvent une satisfaction, ce qui ne veut pas dire qu’elles ont 20 orgasmes par jour, mais de temps en temps oui c’est possible. Elles peuvent aussi avoir d’autres soruces de plaisir, voir le sourire sur le visage d’un client, avoir avec lui uen discussion intéressante, rencontrer des personnes d’un milieu social auquel elle n’aurait pas accédé sans ce métier… En revanche, je n’ai jamais vu d’escort aussi furieuses et désagréables contre moi que lorsque je ne réussissais pas à bander. Elles prennent ça comme un affront personnel et peuvent devenir tout à fait ignobles… Parce que ce sont d’abord des femmes qui ont un rapport sexuel. En conclusion je veux dire que je ne conçois pas de différences si flagrante que cela entre acte sexuel tarifé et non tarifé en ce qui concerne la simulation… On entend d’ailleurs tellement souvent les mêmes discours en ce qui concerne les relations sexuelles au sein du couple qu’il ne me semble pas sérieux…
Encore un debat fait par et pour des gens qui ne sont pas concernés, et qui n’y connaissent rien.
Y a t’il des prostituées ICI?
Des clients réguliers des putes?
Un mac peut etre?
Non.
Voir la video de delavier ou ils parlent du besoin des français de debattre pour tout et rien.
Encore les gens de ce site prennent un peu de monnaie.
Mais vous, a part perdre votre temps?
Ou alors allez sur le terrain discuter avec les putes et les macs et les flics et les assocs..
Mais vous n’irez pas preuve que c’est débattre qui vous intéresse et pas le sujet. Donc démarche égocentrique typiquement française de débattre blablabla
la prostitution est simplement un echange, suite de la loi de l’offre et de la demande
d’ailleurs certaines femmes tres laides ou tres peu en demande sont pretes a payer des hommes pour du sexe
maintenant la morale , politique peuvent se placer du cote de l’homme ou le femme et au gre de l’hisotoire voir l’un ou l’autre comme la victime.
Plus j’y pense et plus je me dis que tu as oublié un huitième fait à connaître qui aurait même du être le premier. Je l’aurais formulé ainsi:
« La prostitution est un crime sans victime: Dans le cas de consentement des deux parties, l’échange argent contre sexe ne produit aucune victime! »
http://www.huffingtonpost.fr/2013/11/30/deputes-votent-penalisation-prostitution_n_4363193.html?utm_hp_ref=france
La loi a été votée, la prostitution est un loisir réservé aux nantis désormais.
Plus je lis et entends des choses sur l’abolition ou pas de la prostitution, plus je pense que ce qui gène la classe politique, c’est l’argent qui est le point central du problème. Comme l’a dit Guillaume, plus haut, la différence entre une femme moderne libérée et une prostituée ne peut être parfois que d’un centime.
Soit presque rien, et c’est bien cela le problème pour nos députés issus des classes dominantes qui ont un profond mépris du peuple. Ils aimeraient que la prostitution soit une pratique de luxe réservée aux nantis alors qu’avec les prix jugés trop faibles tout le monde peut y accéder assez facilement. Les abolitionnistes qui sont issus de ces classes dominantes veulent légiférer pour punir les pauvres une fois de plus. Cela va dans le schéma classique des relations entre les « have » et les « have-not » (désolé pour les anglicistes). La société libérale offre aux riches tous les droits, les pauvres se font écrasés par la liberté des riches et ont une obligation de vertu.
Je mettrais un petit bémol sur la 4), car si, à la rigueur, « 10 balles l’amour » est une prestation (on peut déjà émettre des doutes quand au degrés d’implication de la dame), « 20 balles l’arrière » est bcp plus passif…
Il me semble aussi qu’il y a une arnaque absolue dans ce projet de loi : il concerne uniquement les pauvres, puisque -parlons entre adultes- les riches ont, quelles que soient les lois, leurs propres réseaux « d’escorts », « masseuses », « clubs privés »…
Nouvelles contributions au débat :
Un Australien réclame 200 000 dollars à une femme qui a refusé sa demande en mariage
Le sexagénaire affirme vouloir récupérer l’argent dépensé pendant quatre ans pour courtiser sa bien-aimée.
http://www.francetvinfo.fr/monde/asie/un-australien-reclame-200-000-dollars-a-la-femme-qui-a-refuse-sa-demande-en-mariage_460230.html
Des stars françaises exigent un débat sur la prostitution
Mis à jour à 13h14
Plusieurs dizaines de célébrités françaises, dont Catherine Deneuve et Charles Aznavour, ont signé une pétition publiée samedi contre une proposition de loi visant à pénaliser les clients des prostituées.
http://www.tdg.ch/monde/europe/stars-francaises-exigent-debat-prostitution/story/20301334
@Bart
« Elle m’a dit qu’elle bossait chez McDo pour payer ses études de cinéma et qu’elle était .. végétarienne. Elle aurait pu opter pour la prostitution et carburer à 3000€ par mois (au moins, vu son physique). Faut croire qu’elle y a pas pensé. »
-> Chacun choisi de placer son honneur où il le désire, et de lui accorder l’importance qu’il veut. Certains, et cela n’engage qu’eux, pensent qu’échanger une quelconque forme de ressource (rémunération du sexe, argent ou biens du conjoint ou de ses propre parents, aide de ses amis, etc…) contre autre chose que du travail productif et de la sueur ne leur permet pas d’être en accord avec eux-même le soir venu.
« C’est la dérive libérale et la redéfinition du concept de liberté par : suivre ses instincts. un truc typiquement occidental, vu qu’en orient, la liberté est atteinte par la maitrise de ses instincts. On pourrait se poser aussi la question de la valeur de cette femme qui couche chaque soir avec un mec différent. Quelle crédibilité lui accorder ? peut-on construire quelque chose avec ? »
-> Quel rapport entre le paragraphe et les 2 questions? Je veux dire, objectivement?
Quand t’a la « maitrise » de ses instincts en orient, il existe peut-etre théoriquement. En pratique, les gens n’étant pas des machines, c’est beaucoup moins rose. Mais c’est certainement HS.
—– Une escort à 250 euros de l’heure est une victime. Il faut donc l’empêcher d’exercer ce métier et l’envoyer travailler chez Mcdo pour 1000 euros par mois afin qu’elle devienne une femme libre. « N’oublie pas de dire merci, c’est pour toi qu’on fait tout ça ».
quand j’étais de passage à Paris (entre parenthèses, il faut qu’on m’explique ce mythe de la Parisienne qui fait la gueule, parce que j’en ai rencontré aucune durant mon séjour, elles sont plutôt sympas) j’ai abordé et parlé un peu avec une fille magnifique, belle naturellement, ses fringues punk avait attiré ma curiosité. Elle m’a dit qu’elle bossait chez McDo pour payer ses études de cinéma et qu’elle était .. végétarienne. Elle aurait pu opter pour la prostitution et carburer à 3000€ par mois (au moins, vu son physique). Faut croire qu’elle y a pas pensé.
—– Une femme qui couche avec un mec différent chaque soir est une femme moderne libérée. Mais si jamais elle demande un billet pour cela elle devient une victime de la domination masculine patriarcale.
c’est la dérive libérale et la redéfinition du concept de liberté par : suivre ses instincts. un truc typiquement occidental, vu qu’en orient, la liberté est atteinte par la maitrise de ses instincts. On pourrait se poser aussi la question de la valeur de cette femme qui couche chaque soir avec un mec différent. Quelle crédibilité lui accorder ? peut-on construire quelque chose avec ?
« le métier de prostituée est impossible de concevoir comme gratuit »
Pourtant beaucoup d’hommes croient aux prostituées bénévoles : rappelez-vous tous ces ex qui espèrent coucher « une dernière fois » avec votre copine alors que leur histoire ne renaîtra plus, simplement parce qu’ils se sentent malheureux en ce moment ? :)
—-« Pour ma part, et pour avoir côtoyé un peu, il y a quelques années, et pour motifs professionnels, une intermédiaire de prostituées (vraies femmes) brésiliennes qui tournaient un peu dans toute la France, je peux affirmer que les clients ont la moitié d’entre eux un accent bien bien bien « banlieusard », si on voit ce que je veux dire. Des sacrés queutards en manque, prêts à des relations tarifées avec des inconnues au plus tôt de la journée, juste après le petit déj. Et que Mimine, la militante féministe et son petit poing levé par dessus son joli minois indigné, devrait bien plutôt remercier ces prostituées de désencombrer un peu les rues de ses harceleurs, voire de contribuer à réduire quelque peu le taux de viol dans notre pays. (Ceux-là veulent baiser, de la baise pour de la baise, et rien d’autre). »
raccourci rassurant, celui de cataloguer les clients socialement, voir ethniquement. l’étude en question a juste démontré que ces catégories n’étaient pas prédominantes. A mon avis le seul vrai point commun est la solitude affective (qui n’implique pas forcement solitude maritale). les clients queutards / pervers sexuels sont plus rares, un peu comme dans la vie de tout les jours. Autre chose, je ne pense pas qu’un violeur puisse tirer du plaisir d’une prostituée, il tire plutot son plaisir de la souffrance physique de la victime. donc la prostitution comme « soupape » de sécurité j’y crois moyen.
—- « Aucun métier n’est un métier comme un autre et je ne vois pas ce que vient faire cette histoire de bénévolat : a-t-on déjà vu des pilotes de ligne, des conducteurs de métro, des traders, des marchands de légume, des barmen de boite de nuit, etc etc etc exercer en tant que bénévoles ? »
il y a des medecins bénèvoles, des dentistes, des avocats aussi (cabinet juridique de conseil gratis pour les démunits..), on peut imaginer des pilotes de ligne qui effectuent un travail de secours bénèvole..etc. ce que j’ai voulu dire c’est qu’il est CERTAIN que le métier de prostituée est impossible de concevoir comme gratuit. il n’est ni valorisant socialement, ni enrichissant (quoiqu’on donne plus volontiers le micro à la pute décomplexée qu’à l’immigrée congolaise qui se prostitue pour manger).
— « Personnellement, je suis absolument pour qu’on réouvre les maisons closes comme ça se pratique dans la majorité des pays européens. »
ce n’est pas anodin et pas sans conséquences. en Allemagne par exemple, des chômeuses se sont vue proposer par les jobs center de bosser comme « hotesse sexuels » sous peine de couper les alloc’. étant donné encore une fois que c’est sensé etre un job « comme un autre ». Sinon la contradiction que tu as cité concernant la fécondation via usine à bébés en inde n’est pas l’unique de la gauche. c’est juste une solution de confort pour les féministes qui passent leurs jeunesse à papillonner et à cracher sur la maternité, l’engagement, la féminité pour se réveiller à 40 balais sèches et ménopausées vivant avec un chat. Elles sont bien contentes alors de trouver des ovules disponibles.
A propos des féministes et de la prostitution, il faut tout de même rappeler cet énorme coup d’Egalité et Réconciliation (dont je ne pense pas que du bien par ailleurs, histoire que ce soit clair), qui avait montré qu’une militante Femen, mouvement luttant notamment contre la prostitution (du moins dans ses cris), était call-girl à ses heures perdues (à moins que ce ne soit le contraire). Principe de non-contradiction pulvérisé en plein (ov)air(e) !
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Les-FEMEN-ni-putes-ni-soumises-15096.html
Si je suis la logique de nos amies féministes:
– Une escort à 250 euros de l’heure est une victime. Il faut donc l’empêcher d’exercer ce métier et l’envoyer travailler chez Mcdo pour 1000 euros par mois afin qu’elle devienne une femme libre. « N’oublie pas de dire merci, c’est pour toi qu’on fait tout ça ».
– Une femme qui couche avec un mec différent chaque soir est une femme moderne libérée. Mais si jamais elle demande un billet pour cela elle devient une victime de la domination masculine patriarcale.
– La prostitution c’est l’exploitation de la misère. Acheter un T-shirt fabriqué par des ouvrières bangladaises payées $30 par mois qui vont périr dans l’effondrement de leur immeuble ça ne pose en revanche aucun problème.
– Même si ce n’est pas un proxénète qui la prostituée à faire ce métier, elle y est forcée par la contrainte économique. En revanche, l’ouvrière qui se lève à 5h du matin pour aller bosser fait ça exclusivement par plaisir.
Ajoutons que cette loi touchera exclusivement le prolo qui se fera alpaguer le pantalon sur les genoux au bois de Boulogne, et assez peu les DSK et assimilés qui auront le choix entre Allemagne, Espagne, Belgique, Pays-Bas ou Suisse pour s’adonner à leur activité…
Je me demandais récemment la compatibilité de la prostitution avec la religion universelle chrétienne, et j’avoue ne point avoir la réponse, même si un passage de l’Evangile de Matthieu semble, à la première lecture, aller contre. Mais bon, la première lecture n’est souvent pas la bonne…
Merci pour l’article Stéphane.
Mon grain de sel :
1) oui, il l’est, mais dans une relation amoureuse, le rapport H/F ne se limite pas à l’échange sexe contre ressource.
Ce qui étend au point 2)
quelle valeur attribuer à du non matériel ? ex : temps, tendresse, affection, soutien moral, mise entre parenthèse du parcours pro au profit du projet du conjoint(e), qu’une femme ou un homme peut donner ?
J’ajoute sur ce point l’argument de tendresse recherchée parfois par les ‘monsieur tout le monde’, auprès de ces dames. Il y a de quoi entretenir une belle frustration, à s’adresser à quelqu’un qui offre une toute autre prestation.
4) Une prostituée ne se vend pas. D’accord dans le cas d’une free-lance. Dans le cas de réseaux (avec immigration clandestine, retenue des papiers, promesse d’eldorado de la part des souteneurs), je suis plus mitigée vu la force de l’argument contrainte.
5) C’est la loi de l’offre et de la demande en somme. (rejoint le 6)) Entre une nuit d’escort à plusieurs milliers d’euros et une fellation à 10 euros, où situer le « juste prix » ?
Enfin, je précise être pour la réouverture des maisons closes, plutôt que la clandestinité des pratiques actuelles, assurant protection, santé, possibilité de ré-insertion, rémunération et légalité, de celles et ceux qui ont fait ce choix.
Pour une vision complémentaire de celle des hommes du Manifeste, je vous invite à lire également le dossier de presse et les autres articles sur la page du Strass.
Pour le reste et pour finir, parce que ce sujet est décidément très inspirant, et qu’il est peut-être bien une clé de cette compréhension des relations hommes / femmes, je ne connais certes pas beaucoup de femmes qui sont avec un homme pour l’argent (« Je l’aime parce que je l’aime parce que c’est lui et parce que c’est moi »)…
… mais j’en connais pas mal qui ont quitté leur homme lorsque celui-ci s’est trouvé à court d’argent, suite à un licenciement ou à une affaire qui a mal tourné, par exemple.
Bref, je suis au regret de vous décevoir qu’à part maman… :-)..
Quelques remarques (mi-humoristiques, mi-sérieuses) que m’inspire cet article et les remarques qui s’ensuivent.
Disons que certaines relations tarifées possèdent cet atout moral sur d’autres relations rétribuées tacitement en nature de contribuer à la richesse du pays de par les impôts dont s’acquittent certaines prostituées.
Il y a par ailleurs un je ne sais quoi de franc dans la relation prostituée / client dont devraient peut-être s’inspirer certaines autres relations homme / femme.
Je connais des gens de 60 ans qui s’achètent l’amour d’une femme d’un pays du tiers monde comme d’autres s’achèteraient un chien. Mais bien sûr qu’ils s’aiment, tout comme le maître aime son chien et vice-versa… sans doute !
Je me demande de quel coin de la planète est sorti cet anglicisme de sexfriend… de ce que je connais des USA (Nord Californie), là-bas, on dit plutôt fuckmate, et il s’agit là de quelque chose d’assez infâmant, pas tout à fait comme le mot « pute », mais quand même…
Il est des relations fidèle d’un client à sa prostituée comme on peut être fidèle à sa boulangère et bien plus qu’à sa femme quand on y pense.
Le client fidèle est un peu comme ça oui, il répond aux critères de monsieur Tout le monde. Du moins pour les prostituées françaises disons traditionnelles. Pour ma part, et pour avoir côtoyé un peu, il y a quelques années, et pour motifs professionnels, une intermédiaire de prostituées (vraies femmes) brésiliennes qui tournaient un peu dans toute la France, je peux affirmer que les clients ont la moitié d’entre eux un accent bien bien bien « banlieusard », si on voit ce que je veux dire. Des sacrés queutards en manque, prêts à des relations tarifées avec des inconnues au plus tôt de la journée, juste après le petit déj. Et que Mimine, la militante féministe et son petit poing levé par dessus son joli minois indigné, devrait bien plutôt remercier ces prostituées de désencombrer un peu les rues de ses harceleurs, voire de contribuer à réduire quelque peu le taux de viol dans notre pays. (Ceux-là veulent baiser, de la baise pour de la baise, et rien d’autre).
Entendu par accident un groupe de 3 « jeunes » (comme on dit maintenant) qui ne devaient pas avoir 20 ans, du côté des Champs Elysées et qui confirme un peu les propos ci-dessus : « Ziva, j’ai trop envie de me taper une bonne pute… Vivement ce soir qu’on s’éclate… »
Aucun métier n’est un métier comme un autre et je ne vois pas ce que vient faire cette histoire de bénévolat : a-t-on déjà vu des pilotes de ligne, des conducteurs de métro, des traders, des marchands de légume, des barmen de boite de nuit, etc etc etc exercer en tant que bénévoles ?
Personnellement, je suis absolument pour qu’on réouvre les maisons closes comme ça se pratique dans la majorité des pays européens. On rappellera que les maisons closes ont été fermées parce que ces dames étaient accusées d’avoir contibué au confort du soldat allemand durant l’Occupation, et pas du tout pour des questions morales. C’était une de ces punitions bêtes et méchantes qu’ont eu à souffrir les femmes françaises qui ont eu droit, me semble-t-il, à une épuration presque plus sévère que celle de leurs homologue masculin, qui, avec un peu d’adresses et de relations, ont pu retourner leurs vestes sans trop de difficultés. Cette fermeture des maisons closes, c’est un peu l’équivalent des sorcières que l’on brûlait au Moyen-âge, de cette pauvre Mata-Hari que l’on a fusillé pour rien, un bouc émissaire relativement facile, en fin de compte (car s’il avait fallu fermer tous les établissements ayant contribué au bien-être du soldat allemand durant l’Occupation, il n’y aurait plus non plus un seul théâtre à Paris, plus un seul restaurant, plus un seul cinéma…).
L’interdiction de la prostitution, avec ses habituels arguments moraux contre lequel va l’article (achat d’un corps etc), relève d’une tartufferie monumentale puisque comme le note Stéphane, à mi-mots, ceux-là même qui veulent interdire la prostitution sont souvent les mêmes qui sont pour l’achat de bébés par des couples homosexuels par exemple (il existerait déjà des espèces d’usines à bébés en Inde pour des clients américains).
Ceux qui veulent éradiquer la prostitution en France (bon courage !) sont d’autant plus tartuffes que n’oublions pas qu’ils ou qu’elles étaient bien souvent de bons amis d’un certain DSK dont ils n’ignoraient certes pas les turpitudes (le « tout Paris » était au courant).
Ceux qui veulent éradiquer la prostitution en France, sont les mêmes qui veulent l’égalité absolue entre les hommes et les femmes, quitte à couper tout ce qui dépasse…
« Pensez-vous donc, ces (jolies) locales étaient pretes a coucher avec le 1er venu, et non pas « le 1er venu avec beaucoup d’argent ». » : c’est aussi bon que Beigbeder cité par Bart !
« Pénaliser les clients de prostituées revient à humilier des individus déjà frustrés, car ils n’ont pas accès à la merveilleuse jouissance promise par la publicité, le cinéma, les magazines et la télévision, avance le romancier. De même qu’une femme qui avorte n’est pas une salope, un client de prostituée n’est pas un salaud ; c’est un paumé solitaire dans une époque de fête sexy. »
F.Beigbeder.
+ Définir la prostitution par l’échange matériel (de nature diverse) contre une prestation sexuelle reste pertinent. L’étendre aux relations plus complexes, avec d’autres type d’échanges, non. Une sex-friend (échange sexe contre sexe si j’ose dire..) n’est par une prostituée, pas plus qu’une copine, une épouse (bien que financièrement, elle doivent toutes les deux s’y retrouver quelque part).
+ La notion de temps et d’engagement reste primordiale. Lorsqu’un mec va voir une prostituée, c’est avant tout parce qu’il ne veut pas s’engager dans une relation, et à fortifio pour certains, entrer dans une logique de séduction (schématiquement, il a la flemme d’y aller).
+ Malgré le battage médiatique féroce et la volonté farouche de classer les clients des prostituées juste entre Ed Kemper et Jack Lang, les études sur le terrain montrent que le profil des clients est, je vous le donne en mile : monsieur tout le monde. mariés, célibataires, banquiers, ouvriers, enfant unique, cadet, mère abusive, mère aimante.. leurs point commun est juste qu’ils ont choisi de ne pas se compliquer la vie et aussi, un peu dans leurs parcours, ils ont eu une déception vis à vis des femmes (mécanisme de protection).
+ Autre marqueur commun : l’insatisfaction chronique des rapports sexuels et la déception récurrente de ceux-ci => corolaire immédiat : les clients des prostituées ne cherchent pas à priori à assouvir un besoin purement sexuel, vu que de toute façon, il n’est jamais assouvit.
+ La prostitution n’est pas, n’à jamais été et ne sera jamais un métier comme un autre. libéralisme ou pas. une preuve simple: si c’était le cas on verrait éclore, comme dans tout métier, des associations de bénévoles (haha).
Points numéro 2,5 et 6 :
C’est ce que disait un article de « Lui » (du numéro 2 je crois), en gros que certaines députés trouvaient que le probleme de la prostitution était non pas l’echange sexe-ressource, mais le prix de cet échange.. trop bas.
Comme de la concurence « déloyale »…
(Malheureusement l’article virait rapidement au communautarisme, en postulant que si l’échange « sexe-ressource » était aboli dans la société, les perdants seraient, bien sur, uniquement les hommes.)
J’ai vécu en Asie, et c’était très révélateur d’entendre des femmes (occidentales) dire avec mépris à propos de locales:
« quelle (nom d’oiseau) elle couche avec lui pour 2 cocktails »
Pensez-vous donc, ces (jolies) locales étaient pretes a coucher avec le 1er venu, et non pas « le 1er venu avec beaucoup d’argent ».
Encore une fois, de la concurence « deloyale ».