J’avoue que les commentaires du premier article de la série m’ont un peu « saisi », la plupart consistant à rappeler qu’il était plus pratique et confortable de voyager comme un plouc : t-shirt, sweat-shirt etc. C’est tout de même assez effrayant comme « réponse automatique » , surtout après la lecture d’un article qui tente de démontrer le contraire non ? Comme d’habitude la contradiction vient de cette bonne vieille dichotomie simpliste (complètement fausse, mais hélas vraie dans l’esprit de celui qui n’y connaît rien au vêtement) : être « classe » consisterait à porter un costume-cravate en toutes circonstances comme Oncle Barney ou récemment David Beckham. La classe, c’est l’alliance du pratique et du confortable dans une situation donnée. Il y a des situations où il est relativement « classe » de porter un tshirt ou un hoodie (sweat-shirt en coton à capuche), mais l’avion n’en fait pas partie. Bref, aujourd’hui, que vous le vouliez ou non, le thème sera la suite logique du premier : draguer en avion permet de faire de très belles rencontres, avec tout le temps devant soi.
Draguer en avion : tout commence à l’aéroport
Le « verrou » du check-in
Dans la mesure du possible évitez les vols avant 8-9h du matin (vous savez, les vols les moins chers sur les comparateurs de prix), qui effacent toute possibilité de dormir correctement la nuit qui précède et vous font démarrer le voyage avec un quota fatigue dont il faudra plusieurs jours pour vous débarrasser.
Faites-en sorte d’arriver :
- 2h avant votre vol pour un vol international
- 1h30 pour un vol local
- jamais moins d’1h avant, quoi qu’il vous en coûte
Cela vous donne le temps et surtout la tranquillité d’esprit (ça n’a pas de prix) pour parer à tout imprévu. Les aéroports sont dans l’ensemble des endroits propres, agréables et bien éclairés : aucun intérêt à partir à la dernière minute pour les traverser en courant, mieux vaut arriver en avance avec un bon livre ou un peu de travail et s’attabler.
Qui plus est, cela vous évitera peut-être la désagréable surprise d’apprendre, comme cela m’est arrivé il y a quelques années, que dans certains pays comme les Pays-bas, l’Allemagne et la Suisse, à 18h25 pour 18h30 vous êtes considéré comme «en retard» (gasp) !
Astuce : faites TOUJOURS votre check in la veille sur internet
Option généralement disponible 24h (23, sur Lufthansa, allez savoir pourquoi) avant l’heure de départ. Vous vous épargnerez une attente inutile au milieu de gens perdus, stressés et globalement peu agréables tant qu’ils n’ont pas bouclé cette formalité. Vous pourrez également désormais, sur la plupart des compagnies, choisir votre siège.
Vous aurez également pris le soin de vérifier que les bagages qui partent en soute portent bien votre nom et adresse tatoués quelque part sur une étiquette. L’objectif et de faire «sauter» l’étape check’in le plus vite possible, c’est toujours celle où les gens s’engluent et marchent en tous sens la tête en l’air et les yeux rivés sur les écrans. Rien à gagner ici, socialement parlant. C’est comme la file d’attente d’une boite de nuit : personne ne parle à personne parce que tout le monde est trop stressé à l’idée de se faire chercher des poux dans la tête à l’entrée.
Dans la mesure où aucun siège « intéressant » n’était disponible à l’étape check’in online, n’oubliez pas que qui ne demande rien n’a rien : si le contact passe bien avec l’employé de la compagnie qui enregistre votre bagage (et uniquement à cette condition), autorisez-vous de lui demander si, à tout hasard, il ne pourrait pas vous surclasser. Je suis toujours effaré de voir les quantités d’avantages divers et variés qu’il est possible d’obtenir avec une demande franche et honnête, et le surclassement en fait partie (vrai aussi à l’hôtel).
Ceci n’est évidemment pas une incitation à exiger tout et n’importe quoi comme un robot et sans discernement. Mais si vous sentez, à défaut d’une vraie connexion, au moins que vous êtes sur la même longueur d’onde que l’employé qui vous fait face et qu’il a (sincèrement) envie de vous faire passer un bon moment plutôt que de remplir bêtement sa tâche de salarié du tertiaire, jetez vous à l’eau et tentez. Le sourire est toujours le parachute / la bouée des audacieux. Demandez à notre coach séduction Pierre de vous montrer son fameux sourire de street-session et vous m’en direz des nouvelles ;)
La plaie du security check
A croire qu’on y colle toujours les employés les plus froids, bêtes et désagréables. Ne cherchez pas à faire ami-ami : montrez patte blanche, retirez de votre tenue ce qu’on vous demande de retirer (varie selon les pays dans des proportions hallucinantes, ce qui légitime quelques doutes sur l’efficacité globale du système mais quand on n’a pas le choix inutile de se poser trop de questions), et filez sans demander votre reste vers votre porte d’embarquement.
Aucun commentaire non sollicité et aucun humour de votre part. Surtout si vous êtes dans un pays anglo-saxon.
Et surtout pas aux USA.
La salle d’embarquement : à nous deux
Mon sas préféré. A ce stade, les contraintes sont déjà derrière vous, ce qui explique que les gens y apparaissent généralement beaucoup plus détendus, libérés de l’angoisse omniprésente de manquer leur avion.
Ne perdez pas de temps à y chercher un semblant de déjeuner correct. Exception de dernière minute : l’Exki de Roissy Charles de Gaulle, terminal 2, est très mangeable, en plus d’être bio. Mais c’est vraiment l’exception. Dans 99% des cas, même si la dure réalité des sandwiches au pain de mie blanc commence à s’estomper, il reste que dans l’ensemble la restauration d’aéroport est une abomination (surtaxée, qui plus est).
Dans l’hypothèse où votre tentative de surclassement n’aurait pas abouti ou n’aurait pas été formulée, considérez la salle d’embarquement comme une séance de rattrapage : avec un peu de chance et d’effort de socialisation, il est peut-être encore temps de choisir votre voisin(e) de siège. A condition de s’y prendre tôt.
- Identifiez les destinations probables des gens en fonction de leur disposition dans la pièce et des numéros annoncés de porte d’embarquement (facile, avec un taux d’erreur minime : les passagers d’un vol ne prennent généralement pas le risque de trop s’écarter du couloir qui les mènera à leur avion)
- Repérez quelqu’un avec qui vous trouveriez sincèrement intéressant d’avoir une conversation pendant le vol, entre deux lectures et/ou visionnages de film. Cette personne n’est pas forcément celle avec laquelle vous auriez une histoire torride entre deux portes de wc, essayez d’arrêter deux minutes de bander sans discernement sur toutes les inconnues qui passent et de réfléchir avec autre chose que « la bête chaude du désir qu’on porte lovée au creux des reins et qui remue avec une douceur farouche » (Camus, carnets, 1935-1942. Encore mieux écrit que les Carnets de Montherlant). Bref, pour draguer dans l’avion, oubliez la drague deux minutes et demandez vous simplement qui vous intéresse sur une (relativement) longue durée.
Brisez la glace avec cette personne, ce qui devrait s’avérer facile avec le minimum de savoir-être et dans ce contexte ultra sécurisant.
Surtout commencez tôt si vous voulez ensuite draguer dans l’avion : vous voulez que votre «invitation» s’impose comme la transition naturelle vers la suite du voyage, et une suite peut-être plus intéressante/enrichissante que si vous en aviez tous les deux confié les clefs au destin (le destin c’est comme les femmes, il faut toujours lui forcer un peu la main ou bien vous repartez avec rien). En clair, faites comprendre à la personne qu’elle a le choix de passer les prochaines heures en compagnie de
- Thomas Müller, notre business man Allemand sus-cité, et de sa mallette noire patinée par des milliers de sièges d’aéroport depuis qu’il a achetée avec son premier salaire en 1972
- Une marée de chinois en transit, serrés sans raison les uns aux autres comme un banc de thon, perdus quoi qu’ils fassent et qui portent des masques de chirurgien sur la bouche,
- et vous.
Si vous présentez bien cette alternative, vous devriez plus d’une fois vous voir récompensé d’un «oui» ravi. En tous cas ça a été mon cas. Souvent. Et pour une raison probablement liée à d’anciennes traditions de statuts sociaux-économiques, les aéroports regorgent de gens relativement plus intéressants que la moyenne.
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Interessant mais theorique. En plus de 25 ans d’avion je n’ai jamais été assis à coté d’une fille envisageable, et j’ai pris beaucoup d’avions. Je me suis meme dit que les compagnied devait eviter de mettre les filles jeunes à coté des mecs jeunes, justement pour éviter qu’on les importune. Un systeme anti relou en quelque sorte. J’ai eu un paquet de gros qui ronflent en revanche
De l’art ( science ?) de faire des rencontres en avion. Magnifique ! J’ai mis science entre parenthèses, car le « mode opératoire » nous est ici livré par Stéphane de manière quasi- algorithmique. Du pur régale pour moi.
Souvenir d’un Zürich Paris, vol que je prenais pour un week end dans la capitale, en revenant de ma formation en Suisse.
Je fais toujours partie des premiers à l’embarquement.
Une magnifique brune s’assied juste à côté de moi.
Une bonne demi heure se passe, là voilà qui sort un magasine en russe.
Sachant lire le cyrillique, mais sans comprendre le russe, je me penche sur une lettre dont j’oublie toujours l’équivalent latin.
Il ne m’en fallait pas plus pour lui demander une traduction, avec une lecture de la phrase, que je lui fis répéter en me moquant gentiment de son accent russe, ce qui n’a pas manqué de nous lancer sur une belle conversation sur la vie parisienne.
Vie parisienne dont je lui ai montré le surlendemain mes plus belles perles.
Rencontrer en avion, pour avoir été steward, rien de plus simple. L’angoisse cachée ou avouée des passagers est toujours, je dis bien toujours un moyen de se rapprocher,de se lier de la plus réelle des amitiés. Amitiés à usage unique, comme le disait Edward Norton dans Fight Club.
An, vous me faites plaisir avec vos belles rencontres en avion !
Souvenir d’ un Nouméa/Osaka,
Comme toujours quand je voyage seul j’ attends que quasiment tout le monde ai embarqué avant de me diriger vers la porte au numéro idoine, que ne cesse de vous marteler une dame fatiguée, par l’ intermédiaire des hauts parleurs de l’ aéroport (vous entendez cette voix insupportable de l’ aéroport de votre ville ? bon maintenant imaginez ce que cela peut être à Nouméa…)
Je me dirige vers ma place et je remarque rapidement ma jolie voisine affalée sur son siège et déjà tournée vers le hublot dans une position propice au sommeil….ah oui effectivement ses soufflements caractéristiques d’ une personne endormie me font comprendre que ce n’ est pas le moment de la déranger pour lui arracher son 06 …
Pris à mon tour de fatigue (on partait à 1h00) je jette un dernier regard à ma voisine,……putain comment est ce possible d’ avoir la peau si blanche en revenant de Nouvelle Calédonie en pleine saison sèche ?! … je m’ endors …..
Réveil 7h plus tard sur un voyage qui en compte 8….
Une hôtesse s’ approche avec son chariot repas (tiens l’ article dirait il vrai…?!),
» – je vais prendre le poulet s’ il vous plait. – et pour votre amie ? »
heuuu mais ce n’ est pas…..Pas le temps de dire un mot, blanche neige se réveille pour réceptionner son plateau.
On déballe la barquette non sans s’ exploser les doigts avec l’ aluminium la recouvrant qui doit encore frôler les 200°C…
S’ ensuit un sourire communicatif à la vue de ce qui nous attendait pour repas….la conversation est lancée et ne s’ arrête pas durant la dernière heure de voyage. J’ apprends qu’ elle n’ a passé que 10j sur place ce qui explique sa peau blanche, en comparaison de la mienne plus proche du martiniquais sortant d’ une séance d’ UV ; son père travaillant sur l’ ile, son deuxième ou troisième voyage etc etc ….merde elle habite à 50km de chez moi dans une petite ville bourgeoise du sud de la France, je suis en couple et heureux de l’ être, fait chier.
On arrive, on débarque, elle me suit pour la parcours des formalités habituelles.
« -Tu aimes les sushis ? -oui j’ adore, elle me répond »
On se dirige vers le petit (pas si petit) kiosque à sushis de l’ aéroport, ou plutôt devrais je dire du centre commercial habritant des terminaux aéroportuaires d’ Osaka ; on partage un plateaux.
Que ceux ( comme moi) qui pensent qu’ il est débile de croire que l’ on peut manger de bons sushis dans un aéroport, même au Japon, fasse un jour le test. Je ne sais par quel saint cela est possible, mais ces sushis sont délicieux, meilleurs que 99% de ce que j’ ai pu gouter en France. Et non je ne commande pas à sushi shop.
Mon avion à destination d’ Amsterdam est déjà en phase d’ embarquement, elle, repart vers Paris. Je prend son numéro sans trop savoir ce que j’ allais en faire, elle me le donne avec un sourire, on se promet de se revoir (on ne s’ est jamais revu).
Je rentre chez moi j’ oublie cette histoire dans les bras de ma chérie qu m’ avait manqué durant ces 6 semaines à l’ autre bout du monde.
Je n’ ai jamais recontacté cette fille, à vrai dire, j’ ai même oublié son prénom aujourd’ hui, mais je garde un très bon souvenir de cette rencontre. Je ne saurais dire pourquoi mais un voyage en avion, même après « quelques » vols à mon actif est toujours quelque chose de particulier et d’ excitant.
PS : sauf avec Ryanair au départ du terminal MP2 de Marseille/Marignane qui a défaut de rendre la voyage excitant, te fais monter la tension artérielle à des niveaux frôlant le seuil de mortalité, true story.
Merde j’ ai été long désolé…
A ce sujet, l’épisode 1 de la saison 5 de Californication nous donne un exemple ma-gi-stral de brisage de glace et de séduction dans le cas d’une rencontre dans l’avion (bien que je trouve la suite de la scène peu crédible quand ils finissent dans les toilettes).
Comme j’ai commenté dans une des parties précédentes, j’ai également fait de belles rencontres en avion, mais toujours dans l’avion ou après lors d’une escale quand on se rend compte qu’on va devoir attendre tous ensemble quelques heures. En d’autres termes je n’ai jamais approché des gens avant l’embarquement.
Je sais que je devrais, mais je ne vois toujours pas comment réussir à choisir son voisin quand les sièges sont déjà alloués et quand l’avion est quasi-plein. Alors évidemment, je sais que ça se demande et que les chances que les personnes qui devront changer de siège soient coopératives existent, mais je ne l’ai juste jamais fait dans une optique on-fait-le-voyage-ensemble. Si quelqu’un à une expérience réussie…
En ce moment je suis en contact professionnel avec un indien que j’ai rencontré lors d’un Delhi-Riyad. On avait discuté business, entrepreneurship et mode de vie (en Arabie saoudite) pendant quasiment tout le trajet, c’était très, très intéressant.
Il est vrai que la proximité et le silence ne font pas bon ménage. Je recommanderais également de lâcher un sourire à la personne (qui que ce soit) qui nous accompagnera pendant le voyage dès le premier regard. Je trouve que ça se fait d’autant plus que le temps passé côte-à-côte doit être long.
@Seb : excellent, merci. Et les autres, vous prenez jamais l’avion ou quoi ?
Petite astuce pour que soit le/la voisin(e) qui brise la glace : emmenez de quoi lire ! Si la personne s’intéresse à ce que vous lisez, vous avez l’assurance d’avoir au moins 5 min de conversation intéressante, et plus si affinité.
Ça m’est arrivé la première fois dans un Paris-San Francisco : à peine posé sur mon siège, j’ouvre mon Routard Californie, et ma voisine (américaine) démarre la conversation. Elle revenait de 2 semaines de vacances sur Paris, où elle projetait de s’expatrier avec son copain pendant quelques temps. J’allais passer un mois à Stanford, et revenir sur Paris. On a peu discuté sur les 10h du trajet, et seulement par touches de 10-15 min, mais à l’arrivée elle m’a proposée de m’accompagner en taxi (je refuse poliment), puis en transport en commun (je refuse aussi). Plus tard, on a joué un peu au chat et la souris (jusqu’à me demander combien je gagne, ce qui semble typiquement américain mais tellement énervant), elle m’a invité à des soirées, et elle s’est fiancée avec son ingénieur de Google :-) On a gardé contact et elle est devenue une bonne copine.
La dernière fois (cette semaine) sur un Dubaï-Paris, j’ai eu une conversation incroyable avec un expatrié français à Kaboul depuis 2007, la cinquantaine, chef de chantier telecom et avec une famille en France, qui m’a raconté comment se passait la vie sur place, ses peurs, et la défaite de la coalition de l’Otan. J’avais juste ouvert le journal du jour sur l’article du dernier attentat, et il a commencé à discuter…
Je n’ai pas toujours cette chance à chaque vol et je ne suis pas forcément disposé à discuter, mais il est vrai qu’on peut faire de belles rencontres !