Le tourisme sexuel de masse en Lituanie est une politique de la terre brûlée



Le poète Henri Michaux a écrit un jour : « L’Orient pour s’orienter ». Mais de quel Orient parlait-il ? Celui des bordels de Saigon où le jeune légionnaire trouve à se détendre au milieu des vapeurs d’opium ? Ou bien parlait-il de tout ce qui se situe à l’Est d’où nous sommes ? A vrai dire, mon interrogation est restée vaine. Mais comme « c’est de réponses que l’homme meurt », c’est en Lituanie que j’ai décidé de promener mes incertitudes. Car la Lituanie c’est encore l’Orient, du moins une partie de ce qui s’appelait autrefois la Pologne orientale. Pourquoi cette destination précisément ? Les petits malins n’attendront pas d’explications et auront déjà le sourire au coin des lèvres, comme tous ceux à qui l’on apprend que l’on se rend dans un pays dont le nom se termine en « ie » ( Serbie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Russie, Syldavie, attention il y a un piège): les femmes lituaniennes.

A la recherche de la virilité perdue des français

Et ils auraient raison d’ailleurs. Le mystère de cette attraction ne s’explique-t-il pas simplement par le fait que sous ces cieux, qu’ils soient baltes, slaves ou encore magyars, les Français que nous sommes retrouvent leur virilité perdue ?

Car l’on ne se sent véritablement homme que lorsque les femmes se sentent véritablement femmes. Ce qui est le cas des femmes lituaniennes, peut-être plus que de toute autre nationalité. Cette nécessaire définition du rôle de chacun, ce jeu du « tu es donc je suis » correspond peu à l’esprit moderne. Qu’importe.

Les femmes lituaniennes, des filles de l’Est comme les autres ?

Il me serait bien difficile d’établir une sociologie des femmes de l’Est, pays par pays, région par région. Toujours est-il qu’on observe certaines récurrences, du moins sur le plan physique : l’extrême apprêtement et cela quel que soit l’heure de la journée ou le contexte, les cheveux lisses d’une longueur interminable, et surtout le parfum, assez puissant pour réveiller vos sens alanguis mais assez subtil pour ne pas vous entêter.

Chaque femme lituanienne rencontrée dans la rue vous mène littéralement par le bout du nez. Vous êtes prêt à rester dans son sillage et à vous noyer dans ses effluves, jusqu’à ce qu’une autre ne vienne prendre le relais et ne vous conduise dans une direction opposée. Loisir infiniment plaisant mais très mauvais pour le cou !

La première soirée à Vilnius annonça toutes les autres. Il faut toujours se méfier des premières impressions. Les Romains annulaient des conquêtes si les augures ne leur étaient pas favorables et j’avoue moi-même parfois scruter le ciel pour m’assurer du vol des oiseaux. Mais il se faisait tard et tous les oiseaux étaient déjà couchés.

Le coup de deux

Ce soir-là, deux jeunes femmes firent irruption dans le club où je me trouvais. Elles se dirigèrent directement vers l’une des deux barres de pole dance et commencèrent alors à tourbillonner et à rire, mais d’un rire fermé qui n’invite personne à se joindre à lui. On aurait pu croire que leurs circonvolutions saphiques feraient bientôt apparaître quelque divinité.

Que nenni !

Ce fût un groupe de Français qui débarqua et dont l’accoutrement faisait peine à voir : chemisette trop grande, sacoche en bandoulière et baskets d’été. Il ne manquait plus qu’un tube de Magic System pour que la soirée fût à son comble. Mais le DJ eut davantage de goût, invitant ces deux saltimbanques en robe noire à s’activer d’autant plus. Leurs gesticulations firent bientôt leur effet sur ceux que mes lèvres rechignent à nommer mes compatriotes. Tels les compagnons d’Ulysse métamorphosés en pourceaux par Circé, ils me rappelèrent alors que le pire ennemi de l’homme n’est pas la femme mais bien l’homme lui-même.

Assis juste à côté, je fis tout pour me désinscrire de la foule idolâtre et tournai alors volontairement le dos à ce spectacle enchanteur. Même lorsqu’on n’a pas grand-chose, on conserve encore sa fierté. Et pour reprendre le titre d’un ouvrage d’Albert Cossery, on peut être mendiant et orgueilleux.

Ces bougresses ne ménageaient pourtant pas leurs efforts. Mon visage fut fouetté à plusieurs reprises par leurs cheveux tout juste détachés. Je fus même chahuté par quelques coups de bassin lors de pirouettes un peu trop prononcées. Je crevai d’envie de me retourner mais je tins bon. Je repensai à « ce jeune Lacédémonien, qui ayant dérobé un renard sous sa chlamyde, se laissa ronger les entrailles sans jeter un seul cri, préférant ainsi la mort à l’opprobre… » (Ivan Tourgueniev). Et je luttai alors de toutes mes forces avec mes héros contre les leurs.

L’une de ces femmes lituaniennes (filles de joie ?) vint parler à un ami et l’invita dehors pour fumer. Une des premières questions qu’elle lui posera concernera son salaire… Sa camarade de jeu me fit la même proposition et je lui indiquai que je l’accompagnerais volontiers mais sans fumer (je n’ai pas la cigarette mondaine). Elle sembla heurtée par ma réponse. Je lui demandai alors si elle travaillait dans cet établissement. Cette question acheva de m’enterrer. On a également l’honneur sensible ici. Aurais-je sous-entendu qu’elle était rémunérée pour ses cabrioles et que toute cette scène n’avait pour seul but que d’ameuter le chaland ? C’est fort possible. En tout cas, c’est ce qu’elle avait compris et je fus puni de mes soupçons et de ma froideur présomptueuse.

La femme lituanienne vous rejette, mais sans haine ni violence

Les autres soirées différèrent peu. Après avoir écumé les principaux lieux de perdition chaque nuit, je fus surpris d’un cérémonial local. Un groupe de deux à trois jeunes femmes lituaniennes arrive et se met immédiatement en cercle, plaçant au milieu de cette formation des sacs à mains qu’elles auraient pu laisser au vestiaire, ce dernier étant quasiment toujours gratuit.

lles passent ainsi toute la soirée. Les quelques téméraires s’aventurant à vouloir rompre cette chaîne d’amies intimes se voient toujours éconduire, mais avec le sourire. C’est aussi ça la Lituanie, on vous répondra toujours courtoisement mais ça n’ira pas plus loin. Le rejet, mais sans haine ni violence.

Cette observation me fut confirmée par une autochtone trentenaire à qui je demandais de me définir les femmes lituaniennes en quelques mots. « Timides » et « fermées » furent ses propres paroles. Le communisme est mort depuis plus de vingt ans mais sa présence semble encore affecter les consciences, tel un passé qui ne passe pas.

Les occidentaux pratiquent avec les femmes lituaniennes la politique de la terre brûlée

De plus, l’arrivée massive de touristes luxurieux depuis l’intégration du pays dans l’Union européenne a jeté le discrédit sur les quelques honnêtes gens s’intéressant véritablement à cette contrée et à ceux qui y vivent. Je ne condamne cependant pas la recherche de divertissements voluptueux, ces français et tous ces occidentaux à la recherche de femmes lituaniennes pour relations sexuelles à bas coût, mais comme on dit trivialement, « on ne chie pas dans ce qu’on mange ». Or, ces hordes de jeunes faméliques en mal de sensualité ont pratiqué la politique de la terre brûlée. Ils ont salé des terres autrefois fécondes afin que plus rien n’y repoussât. Moralité : on paie toujours le prix de ceux qui sont passés avant.

Cependant, un voyage accompli dans le seul but de se régénérer du spectacle de femmes avec un grand F n’est pas suffisant. Cela manque de sens. Il faut quelque chose d’autre, quelque chose qui dépasse la créature et supplante le vivant. Ce quelque chose d’autre, plus beau encore que tout plaisir charnel, réside simplement dans l’estime d’un homme pour un autre homme, quand bien même celui-ci aurait rendu son dernier soupir il y a longtemps. Cet homme, né à Vilnius en 1914, a incarné la France dans les heures les plus incertaines. Compagnon de la Libération, commandeur de la Légion d’honneur, il fut également le seul écrivain français à recevoir deux fois le prix Goncourt par un de ces subterfuges dont lui seul avait le secret.

Mais demandez à une femme lituanienne si elle a déjà entendu parler de Romain Gary, celle-ci vous regardera avec ce mélange d’incompréhension et de mansuétude qu’il est d’usage de présenter face à un étranger. Cet homme qui mourut de ne pas être un Dieu a pourtant une statue dans Vilnius même. Il s’agit d’un simple gamin levant les yeux au ciel et saisissant une galoche entre ses mains, en référence à un célèbre passage de La Promesse de l’aube.

« Voir du pays » plutôt que voir son pays

Oublions pour un instant les femmes lituaniennes. Ainsi, il est toujours étonnant de constater que les gens ignorent tout des lieux qu’ils fréquentent si quotidiennement. J’ai eu d’ailleurs de la peine pour le petit bonhomme qui aurait mérité plus d’égards. Je me suis donc fait un devoir de lui rendre visite chaque jour alors que je descendais en ville, une fois à l’aller et une fois au retour. Comme il n’y a pas toujours de la circulation à l’endroit où gît la statue, il est assez facile de trouver un moment pour s’adresser à elle sans avoir l’air d’un fou. Au garde-à-vous, je présentai quotidiennement mes respects au Capitaine Gary. Ce n’est pas le garçon d’à peine une dizaine d’années que j’avais en face de moi et que je saluais mais bien cet homme au regard d’acier, un regard d’une gravité que seule donne la rencontre avec le chaos. Je souhaitai alors qu’il me donnât un peu de son courage et de sa lucidité.

De toutes les rencontres que j’ai pu faire à Vilnius, ce fut certainement la plus belle et la plus chaleureuse. J’avais trouvé ce que je n’étais pas venu chercher et je cherchais encore ce que j’étais venu trouver ! Mais comme me murmura Gary lui-même,

« Il est dans la nature humaine de chercher. La quête, la poursuite du possible, aller toujours plus loin. Et quand il semble qu’on est allé trop loin, cela veut dire seulement qu’on n’est pas allé assez loin. L’aventure doit être menée jusqu’au bout ».

François Le Gallic


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9 commentaires

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    Amicalement .

  • Putain c’est tellement de la merde ce que tu écris, tu dois passer ton temps à rêver de sucer des bites plutôt qu’à enfiler des femmes. Tous ces mots inutiles, ces digressions sans fin font de toi un gros pédé qui pense avoir des leçons à donner aux autres. Va mourir.

  • J’ai vecu en France (Paris) et en lithuanie (vilnius) . pour les femmes je prefere la lithuanie
    Pour la vie culturelle et la bouffe, Paris ca va sans dire, y a meme trop.
    evitez les restos a vilnius y a quasiment rien de valable, j’en ai essayé pleins, sauf l’un ou l’autre indien
    les francaises par contre sont vraiment trop casse-bonbon (osons le mot) et les parisiennes encore pire que les parisiens.

    a noter que vilnius n’est pas vraiment lithuanie, beaucoup de polonais , russes etc
    Kaunas est nettement plus lithuanien
    le probleme en lithuanie c’est la langue, tres difficile a apprendre

  • L’auteur me fait penser à un soi-disant gastronome qui passerait sa vie dans des fast food.
    N’y avait-il donc rien d’autre à faire en Lituanie à part passer toutes ses soirées dans « des lieux de perdition »?

  • Il ne faut pas non plus réduire la Lituanie à Vilnius. Kaunas est plus intéressante à mon goût, de même que la plus petite mais néanmoins charmante ville de Klaipeda, sur la côte. Les gens y sont moins fermés et plus chaleureux qu’à Vilnius. Comme souvent d’ailleurs quand on s’aventure hors des capitales (ce que les touristes de base – par exemple le groupe de français décrit dans les premières lignes de ce texte – ne font pratiquement jamais).

    Quant à la qualité des femmes que l’on y rencontre, c’est étroitement lié aux endroits que l’on fréquente. Alors forcément, si vous vous rendez dans des strip clubs…

  • @Maurice : En effet, la Lituanie demeure fortement marquée par l’Eglise catholique, à l’image de sa grande soeur polonaise. Les Russes y sont d’ailleurs peu nombreux (moins de 7% de la population totale), contrairement aux voisins estoniens et lettons où l’on approche des 30%.

    Ainsi, on retrouve un côté « craintif » chez les Lituaniens. On est cependant loin de l’esprit des Polonais, profondément traumatisés par les invasions successives qu’ils ont subies au cours de leur histoire.

    Pour finir, il ne faut pas croire que la Lituanie est un pays pauvre. Loin de là ! J’avais cette croyance limitante auparavant, je me suis vite ravisé sur place…

  • C’est une erreur de penser que les filles pauvres seraient nécessairement faciles, sinon le Portugal serait le bordel de l’Europe. Vous me direz que les Portugaises… bof… (erreur : nous avons en France des Portugaises d’origine paysannes, encore robustes dirons-nous, des Portugaises des terres, la fille de Lisbonne, c’est vraiment autre chose…) Mais comme le Portugal, la Lituanie est un pays catholique. En outre, j’imagine que même Vilnius n’est pas très grand, que les choses s’y savent et que la Réputation y a son importance – comme chez nous encore en province (mais aussi dans certains milieux parisiens ou à l’intérieur d’un même quartier, quand on y pense). Quant au communisme, religion de l’Envahisseur russe, il n’a jamais pris dans les cœurs là-bas, c’est le moins que l’on puisse dire – et comme en Pologne, le catholicisme y est fort dans la mesure où il est aussi vecteur d’identité

    Comme au Portugal, il semble que ton club, soit un bar à semi-putes, ce qu’on appelle un bar à hôtesses en France. Les filles attendent que tu leur payes le champagne local à 100 euro la bouteille et les prestations n’iront officiellement pas plus loin que la douche à deux. D’ailleurs, je parie que pas une de ces employées n’était vraiment lituanienne, plutôt russes – comme les employées d’un tel lieu que j’ai fait avec mon ex espagnole par curiosité, étaient soit brésiliennes, soit slaves : aucune portugaise.

    Il est encore des peuples où les femmes préféreraient crever plutôt que de vendre leur corps et qui savent rester dignes dans la pauvreté, et où étaler ce corps dans une revue pipole, à l’image de certaines de nos parvenues serait le comble de l’humiliation – à la limite, que cela ne se sache pas ! Je ne suis pas croyant, mais merci au catholicisme pour ça. (Le communisme n’a rien à voir là-dedans, et tout à voir avec la gangrène mafieuse qui a lieu dans les pays slaves plus proches spirituellement de la Russie – Ukraine comprise, mais ce serait trop long à expliquer : disons que la Police communiste s’est distribuée les postes économiques clés avec fonctionnement tribal qui s’en suit et dont on a parfois écho : guerre civile larvée en Ukraine, assassinat en grand nombre en Bulgarie et pépées bien douteuses à tout point de vue etc.)

    Sinon, lecture très agréable, jolie plume ! ;)