Que se passe-t-il vraiment après un match tinder ?
J’ai décidé d’utiliser Tinder suite à une remarque d’un ami Canadien (français) de passage à Copenhague. Il était surpris de voir la maigreur de mon réseau, m’a dit que je devrais utiliser cet outil exactement comme certaines filles le font. C’est à dire d’utiliser le levier de l’attirance physique pour me constituer un network. Cela permet aussi de se faire inviter à des évènements/soirées et meubler mes week-ends. Depuis un mois que j’utilise cette application, j’en ai tiré quelques statistiques.
Résultats Tinder chiffrés, après 1 mois d’utilisation
- A raison d’une utilisation active pendant 2 semaines d’environ 15/20 minutes tous les 2-3 jours, j’ai récolté 88 match tinder. Sans compter celles qui m’ont bloqué ou ont supprimé l’application après avoir matché (un match tinder disparaît de la liste suite à une de ces deux actions).
- En les comptant, on doit arriver entre 92 et 95 matches. Mon ratio de like/nope, était 1/15 à 1/20 au début, puis celui-ci a du légèrement augmenter, ayant voulu vérifier certaines de mes intuitions qui me disaient que certaines filles que je voyais avaient « matché » précédemment. Les deux semaines suivantes j’ai continué à répondre à quelques messages, mais j’ai quasiment arrêté la partie ludique de l’application.
- Sur ces 88 matches, il y en a 37 que je n’ai pas contacté. sur les 51 que j’ai contacté, 18 n’ont jamais répondu au premier message. Sachant que j’ai toujours fait l’effort d’un message choc, drôle ou en rapport avec quelque chose que j’avais deviné grâce à leur phrase de présentation ou leurs photos.
Épuisant d’ailleurs la recherche de ce premier message, mais après un certain moment tu développes une espèce d’impertinence désenchantée qui semble fonctionner. J’ai d’ailleurs voulu faire l’expérience de réutiliser une phrase qui avait fonctionné et que je trouvais cool et les réactions ont été très variables. Ce qui me fait penser que celle-ci a relativement peu d’importance comparativement à l’état d’esprit dans lequel se trouve la jeune femme. Autrement dit, disponible et très motivée, pour celle qui se sent seule et répond très rapidement.
Rendez-vous avec un match tinder : des réponses toujours, unanimement plates
Je te passe la platitude des réponses: une majorité d’entre elles saute directement sur ce que je fais dans la vie, et un bon nombre disparaît des radars dès que je mentionne que je change de vie ou que j’étudie le danois. Je n’ai pas encore essayé la version ostéopathe mais j’ai bien peur que ça ne résolve ce problème (sic).
Beaucoup de conversations basculent très rapidement dans la médiocrité, sans aucun effort de leur part d’y mettre un peu d’intérêt ou de séduction, ce qui fait que sur les 33 avec qui j’ai eu des conversations plus ou moins longues (entre 5 et 20 réponses), je suis arrivé à créer suffisamment d’attraction pour proposer un rendez vous acceptable par elles, et ma curiosité a été suffisamment piquée, en seulement 8 occasions. 7 ont accepté, j’en ai vu 3, les 4 autres ont bidonné une excuse quelques jours/heures avant le rendez-vous.
Au premier abord, cela peut sembler être de bons résultats. Mais si on met en perspective ces chiffres et si on pense à ce qu’est l’équivalent d’un match tinder dans la vie réelle, ces résultats sont plutôt mauvais.
Je crois que j’arriverais à obtenir un rendez-vous, dans bien plus de 3% des cas lorsqu’une femme me manifeste un intérêt. Le problème est que pour vérifier il faudrait beaucoup de temps et une motivation à toute épreuve pour pouvoir collecter autant de signes d’intérêt sur un panel aussi large.
Je me sentais coupable de traiter mes match tinder comme du bétail
J’ai remarqué une évolution dans ma façon d’utiliser l’application en seulement quelques semaines. Au début j’avais une utilisation très parcimonieuse, j’examinais toutes les photos avant de prendre ma décision. Vers la fin si la première photo était mal choisie, mal cadrée, ou que je trouvais la fille peu attirante, je zappais directement. L’impression de faire des choix « à la chaîne » est très forte au début avec un sentiment coupable de traiter les profils comme du bétail. Ce sentiment disparait avec l’utilisation.
Un très fort pouvoir addictif
Étant sensible à tous les phénomènes de dépendances, j’ai également senti que cette application possède un très fort pouvoir addictif. Tu peux facilement passer énormément de temps dessus, et tu peux être sollicité de manière quasi-permanente.
Les rendez-vous : tous décevants
Concernant les rendez-vous obtenus: j’ai été invariablement déçu. Celles qui acceptent une entrevue sont pour l’instant celles qui mentent le plus sur leurs photos. Celles qui reçoivent le plus de sollicitations sont celles qui sont sur tinder uniquement pour le côté ludique. 2 sur les 3 sont venus insuffisamment apprêtées:
- Pas de talons, mais bon c’est probablement lié au Danemark, royaume de la basket avec la Suède.
- Habillées confortables au détriment du « sexy ». Ce qui rejoint mon observation sur la disparition de la séduction de leur part sur cette application. Elles devaient probablement penser que c’était déjà gagné ou que le plus dur était fait…
Le bilan
Après un mois d’utilisation, j’en arrive à considérer Tinder comme un raz-de-marée de possibilités sans aucun filtre initial. Jamais auparavant les différentes caractéristiques de la société consumériste n’avait autant été associées à un nouveau média/moyen de rencontre. Conséquence directe: une chute radicale de la qualité du discernement.
Difficile donc de trouver et plus encore de rencontrer quelqu’un, que l’on va apprécier pour plus d’une raison. Néanmoins, il s’agit tout de même d’un outil extrêmement puissant pour socialiser. En ce qui me concerne le but a été 100% atteint. J’ai été invité à différents évènements grâce à mes match tinder. Evénements dans lesquels je n’aurais probablement jamais mis les pieds sans l’utiliser. Est-ce indispensable? Le temps passé sur cette application aurait pu être mis à profit pour prêter attention à mes voisines de tables. J’aurais simplement été invité à des évènements différents. Tinder pourvoyeur de relations amoureuses, peut-être pas. Tinder pourvoyeur d’opportunités et de « fun »? Si on ne le prends pas au sérieux, oui.
Voilà, le gros de ce qui m’est passé par la tête après mes rencontres avec mes match tinder. C’est probablement un peu brouillon et il n’y a pas grand chose de nouveau pour toi. Ceci dit, je peux probablement le mettre en forme pour en faire une sorte « d’article-teaser ». Par exemple, de ton séminaire survivre à la virtualisation des rencontres ?
Kevin
Crédit image : thechive.com
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Alors, je vais nuancer tout ça, même si ma propre expérience n’a pas valeur d’exemple.
Oui c’est frustrant. Oui, c’est assez dégueulasse d’être éliminé très vite pour de mauvaises raisons.
La moindre phrase de travers et on est « out », elles ont l’oeil aiguisé, et aucun scrupule.
Mais Tinder et les sites de rencontres sont une école du détachement.
C’est aussi un terrain de jeu incroyable quand on n’a pas forcément l’énergie et l’envie de faire des rencontres IRL (et mon foie m’en remercie)
Et c’est là le nerf de la guerre, c’est un jeu, et les règles sont simples, au final.
Il ne s’agit pas d’être extrêmement beau (même si, comme IRL, ça va vraiment arranger les choses).
Mais avoir le « cheat code », c’est être privé du plaisir de la recherche, de l’échec et de la reflexion.
Pour qui n’est pas un canon de beauté, c’est l’occasion de réfléchir sur une stratégie de com’ personnelle, autant au niveau des photos qu’au niveau de la description.
Cette réflexion est un jeu, et l’on peut expérimenter de multiples approches, différents personnages.
Trouver une description qui claque, faire des photos drôles, énigmatiques, ou provocatrices, c’est amusant.
Bien des interlocutrices sont inintéressantes, tordues, ou en phase de cicatrisation, mais avec un peu d’oeil, on peut trouver les aiguilles dans la botte de foin.
Le tout est de sortir du lot et cibler celles qui nous plaisent, en envoyant certains codes.
C’est un jeu, ni plus, ni moins, et ça, elles le savent très bien.
J’y ai déjà rencontré des personnes non seulement normales mais aussi très intéressantes et drôles, étrange, non ?
Non mais lol « pas de talons et habillees confortable » merci pour le fou rire
Ah oui et j’ai oublié de dire ce qui me saoule dans cette appli. C’est au bout de quelques messages seulement .. déjà une proposition de rencontre.
Perso je suis pas pressée. Mais ça va. En général ils comprennent et continu à parler. Ceux qui insistent me gonflent et je les zappent.
C’est horrible de faire du tri comme ça. Mais dans la vraie vie de couple déjà j’ai jamais eu de mecs qui me disaient ce que je dois faire. J’ai toujours eu des mecs indépendants et pas emmerdant. Donc ça marchera pas avec moi ce genre de mecs.
Du coup on a pas le temps de respirer, ni de se rendre compte si on a envie de le rencontrer ou pas.
C’est du rapide quoi.
Le mec il peux être mannequin ou » moche » , ça m’intéresse plus de pouvoir un peu entrevoir sa personnalité en parlant un peu avant de se rencontrer pour: savoir si ce qu’il es me plais un minimum, ne pas tomber sur un relou qui va me saouler toute une soirée, voir si ya des des trucs rédhibitoires qui vont me faire perdre mon temps en le rencontrant trop vite alors qu’en quelques messages c’est fait, être un peu plus sûre qu’il ne s’agisse pas d’un taré ( même si on peux pas être sûre à 100%. Il y a quand même des manières de parler qui interpellent. Et qui nous indiquent qq chose sur la personne)
Le temps amène les meilleurs choses. Dans la précipitation on passe à côté du meilleur.
Je suis une femme et j’utilise Tinder depuis 6 jours.
Et je ressens la même chose pour cette application que toi à peu près.
Sauf pour l’histoire des talons. J’en met jamais..
Mais tout le reste est vrai. C’est un peu pareil. Au début je regardais chaque profil en détails. etc je suis d’accord sur tout sauf sur l’histoire des talons.
Enfin voilà c’est mieux de rencontrer naturellement dans la vraie vie.
Je vais peux être resté dessus quand même.
A voir. Mais déjà je commence à en avoir un peu marre. Surtout le temps que ça prends en fait. Trop de match. Impossible de bien converser proprement avec tout le monde pour tenter de creuser.
J’ai matché pendant 3 jours. Et j’ai plus de 100/150 match à peu près. C’est trop… et pourtant j’ai trié .
Du coup je matche plus la et j’essaie de poussée la conversation. Avec quelques 1 en même temps. Si c’est nul. Je pousserait une conversation avec les autres etc.
Avis de femme: je crois que si les femmes sont venues en basket et non apprêtées c’est pour signifier qu’elles ne considèrent pas un match tinder comme un ticket pour baiser. Elles ne veulent pas s’apprêter d’emblée et venir sur le terrain de la séduction immédiatement avec un inconnu. Et cela leur permet de faire le tri celui qui reste froid pour cause de baskets est eliminé d’emblée, elles cherchent un partenaire, pas un plan cul.
Super intéressant pour tous ceux qui croient que le virtuel est un palliatif à la réalité. C’est en réalité plus dur sur le net
Salut
Sur Tinder ou ailleurs c’est pareil ( quoique ). Les femmes ont le choix.
De nos jours , quelles types de femmes peut « séduire » un homme ayant un statut social (style ouvrier ou employé ) avec un physique « lambda » ?
Bonsoir,
si je peux apporter quelques commentaires supplémentaires :
– je suis resté sur Tinder deux mois et quelques. J’ai passé quatre jours à Oslo et j’ai récolté, disons, 10 fois plus de matches qu’en France. Cela rejoint ce qui est dit dans l’article et les commentaires. Effet d’exotisme (mon prénom et mon physique montrant clairement que j’étais un étranger en Norvège) ou différence culturelle sur l’utilisation qu’en font les Scandinaves ?
– Perte de temps monumentale. En ce qui me concerne, je me débrouille beaucoup mieux avec une rencontre en personne, dans la réalité, que par cette application (oui, j’enfonce une porte ouverte).
– Oui, ça devient glauque et pas fun pour un sou en une semaine.
@will : comme tu peux le constater, ce n’est pas très productif. je suis exactement dans le meme cas que toi (age, ville, physique..) sauf que j’y passe entre 15 et 30 min par jour en cumulant et je like seulement les filles qui me plaisent.
les concepteurs ne sont pas cons, je pense qu’ils vont modifier les algo pour éjecter les serials likers, ils vont se dire à juste titre que c’est un robot.
Vous êtes : ou jeune, ou très beau, ou ailleurs qu’en France, Tinder fonctionnera.
Sinon : vous aurez beaucoup de mal.
Expérience perso : 35, Paris, normal.
Donc grande ville, plus tout jeune, pas très beau mais pas laid, à qui certaines trouvent même du charme, qui plait en face à face, normal quoi, taille un peu au dessus de la moyenne nationale et pas gros.
Profil de 3-4 photos bien prises selon les conseils habituels, et une petite description (mais est elle vraiment lue ?) non naïve.
Une recherche sur un rayon de 10km pour des profils féminins recherchés de 25 à 35.
Mon expérience était de liker absolument tous les profils à l’aide d’un système automatique type robot pour éviter de perdre trop de temps.
Hors spam (nombreux), j’ai eu environ 60 vrais matchs contre… 50000 likes
Soit à peine plus de 0,1 %.
Et comme vous pouvez vous en douter, ce n’étaient pas les plus jeunes/jolies/minces !
Cette dernière remarque peu sympathique est toute subjective…
Apparemment vers 20-25 ans les jeunes trouvent leurs plans comme ça.
Hors de France, plusieurs matchs pour moi contre de vrais likes sélectionnés en nombre restreints pendant une semaine.
Et vous trouverez des articles sur les très bons résultats de tests faits avec de faux profils mettant en scène des hommes mannequins.
Soyez donc, au choix :
jeune,
très beau (le très est important),
hors de France.
88 matches en 1 mois, rien à voir avec la France. ca prouve encore une fois que ce genre d’application fonctionne mieux dans les pays nordiques (un peu égalitaires en termes de relations hommes-femmes).
Intéressant témoignage, qui va dans le même sens que mon expérience intensive de meetic il y a quelques années.
Les femmes sur ces sites/app font généralement très peu d’efforts et se contentent de répondre des banalités sans fond, même quand elles sont intéressées. Ces médias de rencontres sont le révélateur d’une société qui n’a pas évolué et qui est même rétrograde je trouve, tant les rapports h/f y sont déséquilibrés.
Pour le coup, je pense quand même que les sites de rencontres permettent davantage de rencontres dans la « vraie » vie que Tinder (avec des guillemets, bien sûr, puisque tout le monde ment et joue un rôle lors des premiers rendez-vous).
J’ai moi aussi été très déçu des rencontres que j’ai faites (une 50aine au total) : trop conformistes ou pas assez, trop gentil ou tout simplement trop con, j’ai été le « refusé » de nombreuses femmes, et j’en ai refusées bien d’autres … 50% de râteaux immondes, 50% de choppes possible et presque trop facile, et moins de 10% de transformations (parlons gras, ce sera dans le ton) et de relations sans issues.
Le virtuel est un jeu cruel avec des codes pourris qui n’amène rien, si ce n’est de mettre les gens dans des petites cases. La volonté de séduire tout ce qui passe ôte tout l’imprévu et toute la possibilité de plaire, finalement, et laisse place à un jeu de rôle étrange et très laid.
Dans l’ensemble, sans faire de machisme aucun, c’est aux mecs de faire tout le job sur ces lieux de déprime, à moins bien sûr de faire partie du 0.1% des hommes qui sont aussi beaux que Beckham et ont une vie sociale aussi riche que Gad Elmaleh (mais dans ce cas, que font t-il sur ce site ? peut êtres veulent simplement tirer un bon coup et puis c’est tout, mesdames).
Les quelques femmes que j’ai « baisées » sur ces sites (car ce n’est finalement qu’un immense plan cul) ne m’ont rien apportées si ce n’est le dégoût profond de cette part là de la société, décadente et sans avenir.
Tout le reste, le beau, l’imparfait et l’exquis atteint durement, se trouve ailleurs. Loin des apps et des sites où ils faut se renier soi même pour se croire faussement séduisant.
A la poubelle, Tinder, j’espère que la prochaine génération ne sera pas obligé de passer toi et tes intermédiaires pour faire des rencontres, car tout cela est bien triste, au final!