Se fier à son intuition, ou finir seul



Retour de l'auteur de l'article le plus commenté du site (celui consacré à ses exploits sur Meetic)

Plusieurs années après son très controversé article sur Meetic où il se comportait en salaud, notre ami Kamikaze fait son come-back médiatique, tel une star de chanson dans Libération. Son nouvel opus (toujours avec des parenthèses) : se fier à son intuition, ou bien finir seul et mourir avec. Vous allez vite comprendre pourquoi.

Se fier à son intuition : flashback

Francis Cabrel le premier, et tant d’autres poètes et nostalgiques entonnent régulièrement la rengaine: « c’était mieux avant » (insistez sur le A). C’est en partie vrai pour pas mal de choses, à commencer par la qualité de l’air, les bonnes manières, la façon de s’habiller, le personnel dans les hôtels quatre étoiles, les voitures de sport… Allez ok, je suis un peu nostalgique! Mais qu’en est-il de la rencontre XXIe siècle? Comment les moeurs et comportements sociaux ont-ils évolué ces dernières décennies?

Les rencontres dans les années 80

Pour éclairer pertinement la question, il est indispensable de disposer de témoignages de personnes ayant vécu la séduction dans les années 70, 80 et 90. Nous ne parlerons pas des décennies antérieures, la libération sexuelle s’étant opérée à la fin des années 60 et le prétendu Age d’Or de la chose dans l’inconscient collectif, s’apparentant aux années 70.

Moi qui suis né en 1978 et donc ait connu mes premiers émois dans les années 90, fais partie de la première génération frappée de plein fouet par le phénomène de la ‘capote’. Le Sida et autres hépatites faisant rage en ces terribles années, les campagnes de prévention eurent tôt fait de mettre du plastique entre les femmes et les hommes (mais aussi entre certains hommes). Pas rédhibitoire certes, mais tout de même… Ca jette un froid. Entendre quelques quinquagénaires dirent qu’ils ‘baisaient à couilles rabattues’ en leur temps, et sans capote, rend forcément un peu jaloux. Bon, on a baisé à couilles rabattues aussi, mais plastic@inside.

Les phènomènes sociaux dont les lieux propices de rencontre sont bien davantage à l’origine d’un changement -si changement il y a eu. Les boîtes de nuit, autrefois appelées ‘discothèques’ ou plus exotiquement ‘dancings’ étaient des lieux de drague et de rencontre réputés. Les gens y allaient seul ou en binôme, et l’affaire était entendue: on allait en boîte pour brancher, un point c’est tout.

Les trentenaires et les plus jeunes comprendront surement de quoi je parle si je dis que celà a radicalement changé. Désormais, on sort en boîte pour danser, boire, s’amuser… et souvent en groupe. Collègues de travail, amis, famille, couples… Tant et si bien que les rares mecs sortant encore dans ces endroits pour ‘brancher’ en reviennent souvent bredouilles (broucouilles, comme on dit dans le Bouchonois).

La drague en ‘discothèque’ s’apparente désormais à une pratique ringarde, les hommes seuls y sont soupçonnés des pires perversions, et de simple sex-addict l’on a vite fait de passer pour un violeur compulsif. Ajoutez à celà un son de plus en plus puissant entraînant des conversation quasi inaudibles, plus la disparition pure et simple des mythiques ‘Slows’, et imaginez la difficulté d’établir un contact dans de telles conditions. Comprenez bien, les résultats ne sont pas mathématiquement nuls, mais faibles, la drague en boîte de nuit s’apparentant de plus en plus à une pratique ringarde et hors de propos.

>50% des filles que vous croisez dans la rue…

…se masturbent chez elles toutes seules le soir

La rue représentait sans nul doute le lieu de prédilection des dragueurs authentiques. Aborder une fille sur un trottoir en imaginant une réplique drôle, s’assoir sur le banc d’une belle intello lisant un bouquin en s’imiscant dans sa lecture, demander du feu, faire semblant d’être perdu, complimenter une nana élégante… Toutes ces approches autrefois banales semblent avoir vécu, lorsque l’on se penche sur les nouvelles habitudes de la femme du XXIe siècle.

Afin de ressembler aux plus emblématiques gravures de mode vues à la télé, la femme de la rue se doit de faire la gueule et de ne regarder personne. Parce qu’elles le valent bien! Autre constat, l’ouïe est devenu un sens inaccessible également: balladeurs mp3, téléphones portables… Combien avez vous déjà croisé de femmes qui vous plaisaient, à qui vous auriez aimé parler, totalement absorbées par leurs appareils et hermétiques au monde extérieur..?

La technologie sépare les êtres, dirait-on. L’apparition des sites de rencontres sur internet semble avoir amorçé une sensible dégradation de la communication entre les hommes et les femmes. Désormais, on s’éloigne pour mieux se rapprocher. Un monde de fous me dites vous? En quelque sorte, si l’on considère que de plus en plus de femmes se plaignent de ne plus se faire aborder par les hommes. Entre l’image de la femme actuelle castratrice et carriériste et celle dela chienne de garde, à coups de parité dans le travail et d’ émancipation, nos idéaux masculins en ont pris un coup. La femelle du XXIe siècle déclenche une peur inconsciente chez tous les garçons bien élevés. Ceux à qui la religion et l’éducation on inculqué que la femme est l’avenir de l’homme, une princesse à qui l’on doit amour et fidelité. Foutaises. Mais quand Jacques-Henri est lâché dans l’Arène, il s’aperçoit qu’on lui a menti sur toute la ligne.

Une époque de fous, où plus personne n’écoute son intuition

On vit une époque de fous non? Les femmes voulaient la parité, elles l’ont. Et les hommes dans tout ça? Des millénaires de mécanismes sociaux remis en cause en l’espace de quelques décennies, ça a de quoi dérouter. Aussi vrai que la technologie éloigne – paradoxalement – les êtres, les moeurs des femmes ont changé, et donc celles des hommes.

La drague considérée comme une pratique minable et rabaissante, pourtant discrètement voulue par la plupart des nanas? Alors si je n’ai qu’un conseil à donner messieurs, transgressez, nagez à contre-courant, n’écoutez que vos instincts (correction de Stéphane : non pas les plus bas, mais les plus hauts), suivez votre intuition, vous en serez un jour ou l’autre recompensés.

Kamikaze

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18 commentaires

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  • Kamikaze a dit : « Ceux à qui la religion et l’éducation on inculqué que la femme est l’avenir de l’homme, une princesse à qui l’on doit amour et fidelité. Foutaises. Mais quand Jacques-Henri est lâché dans l’Arène, il s’aperçoit qu’on lui a menti sur toute la ligne. »
    Excellent !

  • Bof, il y a sûrement des choses justes mais globalement les gens baise plus maintenant qu’avant. (1950s,60s,70)
    CQFD!

    Puis de toute façon les hommes avec un « certain » pouvoir d’achat ont toujours accès au femmes. (peu importe ce que vous disent certains coaches en séduction)

  • merci Priest pour cette analyse tout à fait interessante, que je ne peux qu’acclamer et c’est bien pour celà qu’en fin d’article on dit bien à nos lecteurs: suivez vos instincts, malgré les barrières (dressées par elles ou par nous memes!)

  • Un article intéressant, mais qui mérite un développement : si ce n’est plus dans la boîte de nuit, ni dans la rue, ça se passe où désormais selon toi ? On s’en fout un peu du constat qu’on connaît tous, c’est enfoncer des portes ouvertes, par contre on aimerait plus de pistes concrètes.

    Priest, j’ai bien aimé ton message.

  • J’ai 50 ans (et comme dirait l’autre tant qu’on n’est pas mort il est toujours temps d’être jeune) donc je peux comparer les 2 époques.

    Je me suis toujours méfié de ceux qui prônent le « avant c’était mieux » (pour ma part je regrette le temps des calèches, des gentilhommes à cheval et des boudoirs, mais à aucun moment je dirais que c’était mieux).

    Des filles qui se prennent pour des princesses il y en a toujours eu (je vous épargne le nombre de râteaux reçu de la part de petites bêcheuses qui ne m’avaient pas pardonné mon hésitation et mon manque d’assurance).

    La technologie n’a rien à voir, quand le walkman est arrivé à la fin des années 70 elles avaient presque toutes les oreilles bouchées (la bouche aussi d’ailleurs avec le chewing gum), partant du principe que quand une fille me plait mieux vaut agir que de se trouver des excuses cela ne m’a pas freiné. D’autant plus que nombre de filles que j’ai séduit alors qu’elles avaient des écouteurs rêvaient (et pas en secret) de se faire aborder par un garçon (ça c’est en phase avec l’article).

    Tout est une question de posture l’ensemble des barrières évoquées dans l’article sont pour moi autant d’opportunités. Je m’explique en vous racontant une histoire (vous la connaissez surement, mais je l’aime bien):
    Deux fabricants de chaussures décident de diversifier leur vente en vendant leurs chaussures en Afrique, le responsable commercial de la première société revient catastrophé de son déplacement et il dit à son patron « impossible de vendre des chaussures la bas, personne n’en porte », le responsable commercial de l’autre société dit « c’est génial personne ne porte de chaussures nos opportunités commerciales sont immenses »

    Pour ce qui est de baiser à c******s rabattues (moyen comme expression), je suis d’accord pour les ONS, quoique avant le sida on avait tous un copain qui s’était chopé une blenno ou pire et donc c’est excité mais un peu inquiet qu’on avait notre premier rapport avec la fille, sans compter que la pilule était plus difficile d’accès, donc la première question avant de passer à l’acte était « heu, tu prends la pilule ? » Dans la négative la fille n’était pas à fond dans son trip de crainte que tu te laisse aller et toi il fallait que tu descendes du train en marche.

    Malgré mon âge avancé comparé à celui des visiteurs de ce site je m’éclate tout autant aujourd’hui, avec des femmes de mon âge ou beaucoup plus jeunes (la franchement je n’en reviens pas) et même je dois dire que je me fais plus aborder que pendant mon adolescence ou à mes 20-25 ans (mais c’est peut être plus du à moi qu’aux autres).

    Donc vive les nouvelles techno (j’adore), vive les femmes (merci Reiser), le problème à mon avis est plus de notre coté et des barrières que l’on se dresse soi même plus que des autres même si ils sont un peu « l’enfer »

    Priest

  • On vit l’ère de la médiocrité relationnelle et de l’inconscience. Nous n’avons jamais eu autant de moyens de communiquer entre hommes et femmes et nous sommes pourtant dans une incommunicabilité totale !

    Le phénomène « pétasse » tant féminine que masculine représente le modèle absolu. Tout le monde s’est fait avoir par « l’avoir ». La société de consommation a bien fait son boulot de formatage, c’est le zapping des sentiments et de tout d’ailleurs. Les gens ne savent plus s’engager et se déresponsabilisent dans tout.

    Pour avoir beaucoup voyager, en France c’est l’un des pires pays au niveau humain et social où trop souvent les valeurs d’égoïsme et d’égocentrisme prennent le dessus.

    Aujourd’hui, les hommes comme les femmes sont devenus « virtuels » et handicapés de la communication car le véritable échange c’est face à face, les yeux dans les yeux, en se touchant, là quelque chose peut alors se passer et la magie de la rencontre opérer.

    Il suffit de regarder les français dans la rue, ils sont morts-vivants et offrent un masque social des plus repoussant. Ils n’ont même plus la dignité de prendre sur eux et d’offrir autre chose à leur contemporains.

    Il y a tellement de valeurs à réhabiliter en France qu’il est urgent de se battre contre tout cela, contre les moutons et l’indifférence générale sinon vous subirez toute votre vie le diktat de cette société française déliquescente.

    Le pire dans tout cela, c’est le gâchis d’amour et tous les malheureux et malheureuses que cela entraîne…

    Aller, vive l’évolution et la prise de conscience et à mort les nouvelles technologies.

    Max

  • Sophie : cela dépend des hommes.
    Personnellement, ça ne me poserait aucun problème qu’une fille sympathique, souriante et ouverte vienne me parler.
    Après, qu’une imbécile vienne me parler de la dernière coupe de cheveux tendance, ça m’ennuierait plus qu’autre chose et même si elle est très jolie.
    Bref, tout dépend des goûts de chacun.
    Je pense qu’avec la plupart des hommes un décolleté plongeant suffira.

  • Mais si les usages changent, cela voudrait-il dire que les femmes peuvent elles aussi la jouer « street » et aborder un homme dont elles apprécient l’élégance, la voix, ou tout ce qui relève de l’insconscient (l’inavouable « ce sera un père fantastique » chuchoté par nos ovaires) ?

    Et dans ce cas, pouvons-nous, nous aussi, jouer les accroches, les projections, le numclose sans passer pour une fille « facile », directe ou pire …castratrice ?

    Car si les femmes n’aiment pas se faire demander leur numéro avant même un bonjour, les hommes qu’on irait voir en sortant du monop’ pour leur dire « salut, je t’ai vu, je me suis dit « il a l’air sympa allons lui parler » et me voilà à te raconter blabla alors que je dois préparer un diner pour mes amis en moins de 30 min » (accroche + contrainte de temps + social proof)
    ce que je raconte a-t-il vraiment de l’importance, ou bien contrairement à l’idée du PAT et de la remise à zéro des compteurs, les hommes vont juste se contenter de constater que bien que ne faisant pas 1m80, j’ai une forte poitrine ?

    Bref : l’idée du PAT et du game à poser par la suite est-elle valable de votre côté du miroir ?

  • Les crevards issus des écoles de commerce ont créé les sites de rencontre afin que des couillons paient pour que des filles qu’ils n’auraient même pas regardé en vrai puissent faire comme les belles dans la vraie vie : se prendre pour des princesses.

    Nous en sommes au point où même la misère sexuelle a été instrumentalisée pour entrer en bourse, et facebook n’echappe pas à cette règle, sachant que le principe fondamental de ce site est de donner le sentiment de liberté dans le badinage sans danger, l’égo-trip et la peoplisation du quidam pour mieux soutirer des informations précieuses sur le plan commercial, à des gens de plus en plus méfiants.
    Ceci dit, tout n’est pas noir et effectivement, celui qui de nos jours ose pénétrer l’inconnue, celle de la rue, du centre commercial, et je ne sais quoi d’autre de normal et quotidien, peut en ressortir d’autant plus fier qu’il n’est pas passé par des pis-aller confortables et cliniques, comme la majorité de ses congénères.

  • Kakura: « Il y a comme un « très léger » décalage entre le titre de l’article et son contenu…
    Attendre la dernière phrase, à la fin de l’article, pour apprendre que suivre son instinct revient à…suivre son instinct !!! »

    On vous explique dans l’article en quoi les rapports hommes/femmes ont perdu (en apparence) en instinctivité et combien les habitudes et modes de vie modernes poussent à tuer cet instinct. Et à la fin, je vous démontre qu’il faut les suivre même si ce n’est pas consensuel.

  • (correction de Stéphane : non pas les plus bas, mais les plus hauts)

    qu’entendez vous par instincts haut ou instincts bas ?

  • Très intéressant , j’ai 48 ans et je peux confirmer les changements de comportements annoncé par l’auteur.

  • Il y a comme un « très léger » décalage entre le titre de l’article et son contenu…
    Attendre la dernière phrase, à la fin de l’article, pour apprendre que suivre son instinct revient à…suivre son instinct !!!
    Bon.
    L’article aurait gagné à voir son titre reformulé, histoire de ne pas dérouter les éventuels lecteurs. Car son contenu reste très vrai !

  • Rahhh bordel, c’est juste à l’époque ou j’ai commencé à m’intéresser à la femme que les slows ont disparu des boîtes de nuits.
    J’y ai à peine goûté, et pourtant je me souviens des expressions « allez durant le slow je l’emballe ».
    Mais pourquoi vous nous avez fait ça ?