A une époque où il n’a jamais été aussi facile de recevoir les nouvelles d’une ex sur Facebook, ou encore de tchatter discrètement sur Whatssap avec une inconnue rencontrée sur Tinder ou Adopte un mec, il est bon de s’arrêter 5 minutes sur un débat quasi philosophique, en tous cas authentiquement moral : où s’arrête le flirt et où commence l’infidélité ?
08H30 : La sonnerie de mon réveil me fait tomber du lit, j’ouvre les stores, le ciel est maussade et gris, qu’il fait bon vivre à Paris. Non mais c’est vrai, c’est quoi ce temps ? Plus de jupettes, plus d’épaules dénudées, où sont passées les femmes qui lézardaient à la terrasse des cafés derrière leurs lunettes de soleil trop grandes ?
09H30 : En parlant de café, je vous écris de celui qui se trouve en bas de ma rue. Assise à côté de moi, une petite brune d’une vingtaine d’années. Je la surprends en train de jeter un œil sur mon écran, je ne sais pas pourquoi mais mon petit doigt me dit que je lui plais…
09H35 : Je profite du contexte pour lui demander son avis sur un message envoyé par un lecteur du forum.
Salut Pierre,
Je viens vers toi suite à la légère euphorie des membres de retour de ton atelier, qui m’a poussé à me poser certaines questions, non pas techniques, mais plutôt morales.
Je m’explique: Chaque jour ou au moins plusieurs fois par semaine tu abordes des filles (je me base juste sur l’expérience que tu as, en lisant les témoignages).
Or je m’interroge : à chaque fois que tu abordes une fille et que tu obtiens son numéro, admettons que par la suite, tu la revois, et que finalement tu te mettes en couple… Est ce que tu continues à aborder des inconnues ?
- Si oui pourquoi ?
- Si non, comment se fait il, que tu aies autant d’expérience en n’abordant pas lorsque tu es en couple.
En fait là où mon incompréhension réside, c’est dans le fait que pour avoir autant d’expérience, il faut en acquérir, or :
- Soit tu n’abordes pas dans l’optique de trouver une dulcinée, mais plus pour la beauté du geste,
- Soit tu abordes aussi quand tu es en couple
Je ne cherche pas du tout à te piéger, juste à comprendre où commence l’infidélité ? Qu’est-ce que tu t’autorises comme marge de liberté quand tu es en couple, et qu’est-ce que tu t’interdis ?
Merci d’avoir pris le temps de me lire,
A bientôt,
Léo.
Bonjour Léo,
Mademoiselle Moretti, ma professeur de français – Elle était surnommée Sharon Stone car elle faisait fantasmer tous les garçons du collège lorsqu’elle croisait et décroisait ses jambes. J’entrevois encore la dentelle sur le haut de ses cuisses quand ses bas glissaient langoureusement l’un sur l’autre – t’aurait dit que lorsqu’un élève pose une question à voix haute, 10 autres se la posent à voix basse.
Plusieurs choses m’ont frappées lors de la lecture de ton message :
- Sur la forme : Sa structure est ordonnée avec l’ordre et la rigueur d’un théorème de mathématiques. Comme beaucoup d’entre vous vous, je ne pense pas que la séduction soit une science exacte et je ne saurais trop te conseiller de l’aborder avec plus de légèreté.
- Sur le fond : Tu ne nous donnes pas ton âge, et je me demande bien ce que tu entends lorsque tu nous parles « d’expérience » ?
De même que l’on n’a pas la même expérience à 18 ans qu’à 28 ans, à 38 ou à 68, il faut savoir faire la différence entre expérience quantitative et expérience qualitative.
De quelle expérience parlons-nous ?
L’expérience qualitative
En règle générale, chez qui trouve t’on le meilleur produit ? Chez l’artisan qui mise avant tout sur la qualité du produit ou chez l’industriel qui brasse de la quantité ? « Réponse A Jean-Pierre : l’artisan »
Alors pourquoi serait ce différent lors d’un rapport de séduction ?
L’expérience quantitative
J’attire votre attention sur la nuance* qui existe entre :
- Le dragueur qui aborde en quantité et dont le but premier reste de se vider les roupignoles version raisins secs. A ne pas confondre avec :
- L’homme élégant capable de créer des interactions sociales en s’intéressant réellement aux personnes qu’il croise dans sa vie quotidienne (Soirée entre amis, supermarché, café, boulangerie, balade au parc etc…)
J’entends beaucoup d’hommes pavaner sur le nombre de leurs conquêtes (sous-entendu, ils font et feront toujours passer leur réussite quantitative avant la morale et l’engagement, omettant de se demander où commence l’infidélité et où elle s’arrête). Et pourtant, dès que l’on gratte un peu sous l’épaisse couche de fond de teint**, on s’aperçoit qu’ils ne nous disent pas la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Les gens ne sont pas dupes et même s’ils ont la politesse de ne pas vous le dire à voix haute, ils savent très bien placer le curseur entre « l’homme élégant» et « l’homme qui se soule au whisky coca tous les samedi soir pour dompter sa peur d’aborder les filles »
Où commence l’infidélité et peut-on nouer des conversations avec des personnes de l’autre sexe quand on est en couple ? Personnellement je socialise toujours avec les personnes que je croise, sans pour autant tromper la personne qui partage ma vie. La vraie question, qui à mon avis est celle qui intéresse nos lecteurs, la voici :
A partir de quand considérer que l’on est « avec » quelqu’un ?
Où commence l’infidélité ? À la fin de la période d’essai
Comme tu le sais probablement, on ne se met pas en couple dès que l’on revoit une fille. Je croise encore beaucoup trop d’hommes qui choisissent de partager leur vie avec quasi inconnue, en se basant essentiellement sur le critère de l’apparence physique. Charlotte, rencontrée la semaine dernière à l’anniversaire de Julien s’intéresse à vous, vous en êtes persuadé depuis la seconde où elle s’est assise sur votre canapé. N’est elle pas merveilleuse lorsqu’elle joue avec ses cheveux en vous lançant son plus beau sourire ?
Cette scène tout le monde l’a déjà vécu. Cette petite voix intérieure qui vous dit qu’elle vous aime déjà : c’est votre égo qui a besoin d’être flatté, surtout si vous sortez de plusieurs années de traversée du désert. Vivre un début de relation avec une femme qui vous plait, c’est comme conduire en excès de vitesse sur une route étroite de montagne avec le soleil dans les yeux. On ne voit pas, ou plutôt, on ne voit plus les virages en épingles à cheveux. Et à force de rouler avec le pied collé au plancher, vous ne le savez pas encore, mais vous aller finir dans le ravin.
Ce n’est pas moi (les lecteurs du forum connaissent mon attirance pour les danseuses classiques) qui vais vous dire que la beauté n’est pas importante. Mais ce critère, même s’il est nécessaire, ne doit en aucun cas être un critère suffisant.
La « période d’essai » concerne tous les couples…
…même ceux qui ne se l’avouent pas
Lorsque je jouais à Super Mario sur ma bonne vieille Nintendo, j’avançais dans le jeu en passant de niveau en niveau. Si par malheur j’échouai à l’un des niveaux, il suffisait que j’appuie sur la touche « continue » pour reprendre le jeu où je l’avais laissé.
La prochaine fois que vous rencontrerez une femme qui vous plait, avant de vous investir émotionnellement, vous vous fixerez une période d’essai qui oscillera entre 2 et 3 mois. Durant cette période, il ne faudra pas se laisser aveugler par la lumière qui se reflète sur les courbes de votre belle petite brune. Vous allez, et si possible avec l’aide d’un ami qui voit la situation d’un œil extérieur, guetter les erreurs éliminatoires (mensonges, tromperies, cupidité, caprices, égoïsme, mauvaises fréquentations, etc.). Où commence l’infidélité ? À la fin de cette période d’essai. Avant, je ne vois pas au nom de quoi je m’empêcherais de faire la connaissance qui – du moins puis-je l’espérer – me correspondra mieux.
Quand on porte de bonnes lunettes de soleil, on s’aperçoit que peu de femmes terminent la période d’essai sans avoir besoin d’utiliser la touche continue. La question de la fidélité ou de l’infidélité est donc caduque de fait.
Je signale à nos lectrices que ce concept est aussi valable pour vous : si vous ne souhaitez pas vous encombrer d’un boulet, je vous invite à ralentir et à porter vos lunettes de soleil au début d’une relation. L’infidélité commence quand vous avez convenu tous les deux de faire un bout de chemin ensemble, et pas quand l’un des deux (seulement) se l’imagine tout seul dans sa petite tête.
Pierre
* Nuance : mot qui, lorsque l’on lit certains commentaires, ne doit pas figurer dans le vocabulaire de tous. Pour reconnaître ces personnes, c’est assez simple, ils ponctuent leurs phrases d’insultes, de « lol » et de « mdr ». Chose curieuse : ces mêmes gens, qui râlent à la publication de chaque article, continuent à lire le site depuis plusieurs années. Ne cherchez pas d’explication rationnelle ici, je n’en ai pas non plus
** Fond de teint : artifice de séduction féminin. Souvent utilisé à tord dans le but de camoufler la misère, fait aujourd’hui partie des mœurs de la société : c’est à dire vous avez le droit d’en parler ou de l’utiliser sans vous faire insulter
- Développez votre énergie physique et votre force mentale
- Appliquez les techniques de séduction au monde professionnel
- Décrochez votre dream-job
- Décrochez enfin ce que vous méritez
- Améliorez votre performance
- Devenez plus écouté, plus intéressant et plus charismatique
- Ayez confiance en vous pour oser plus
- Décrochez enfin ce que vous méritez
- Faites-vous enfin respecter
- Assumez et développez votre masculinité
Bonjour,
Je pourrais peut-être apporter mon point de vue dans cette question très intéressante. J’ai 35 ans, suis marié, ai deux enfants et suis merveilleusement heureux dans mon couple.
Depuis noël dernier, je me passionne pour la séduction. Je m’y intéressais depuis longtemps, mais sans lever le nez, sans me rendre compte que d’autres y avaient réfléchi. Je pratique et étudie donc intensément la séduction depuis quelques semaines et ai de facto fait des rencontres intéressantes, enrichissantes, avec des femmes qui chacune est un monde à part entière.
Je suis donc dans le second cas de ta réflexion, celui dans lequel quelqu’un est amené à aborder en étant en couple. Comment gérons nous cette situation, mon épouse Stéphanie et moi ?
Pour essayer d’y répondre, je vais faire le focus sur quelques caractéristiques de notre couple.
– Nous sommes un couple « normal ».
J’entends par cela que nous ne sommes pas a priori libérés, avec des moeurs dissolues. Nous n’avons jamais fait ensemble de trucs à plusieurs. Nous vivons une vie de famille normale. Nous avons grandi chacun dans des milieux sociaux privilégiés sans être ostentatoires. Bref, nous sommes un couple moyen.
– Nous avons vécu des crises comme tous les autres couples. Par exemple, durant un long voyage professionnel, il y a 5 ans, j’ai trompé Stéphanie et le lui ai avoué. S’en est suivie une profonde remise en cause de nos modèles prédéfinis sur l’amour. Elle, plus tard, est tombée très amoureuse d’un garçon. Nous avons donc du apprendre à nous découvrir. Nous avons du comprendre et accepter nos névroses respectives (tout le monde a des névroses).
– Nous avons découvert que si chacun s’épanouit, pas seulement dans le cadre du couple mais également individuellement, nous devenons de plus en plus amoureux l’un de l’autre. Cela se traduit par le fait que je ne contrôle surtout pas la vie de Stéphanie, qui a un besoin profond de libérer un contrôle qu’elle s’impose inconsciemment avec une rigueur incroyable sur elle même. De son coté, elle accepte intimement mon besoin de plaire et de rayonner, sans doute en partie lié à un besoin de me rassurer, et d’autres raisons inconscientes. Nous sommes étonnés des résultats. Stéphanie et moi sommes rayonnants et ce qui pourrait être l’objet de discorde est devenu un sujet de complicité.
– nous sommes honnêtes en veillant à nous ménager l’un l’autre.
J’entends par cela que nous nous connaissons l’un l’autre par coeur. Cependant, chez nous, cela ne se traduit pas par « nous nous disons tout ». Bien sûr, Stéphanie n’est pas dupe. Elle sait que j’ai des aventures. Ce n’est pas une raison pour les lui décrire dans le détail. De son coté, elle vit une relation avec un garçon dont nous rions bien ensemble. Elle me rassure continûment sur le fait que je suis le seul vrai homme de sa vie, et le fait sincèrement. La complicité est donc présente, mais c’est un sujet que nous savons sensible. Nous nous donnons le temps de nous apprivoiser. Après tout, nous vivrons sans doute nos 60 prochaines années encore ensemble.
Pour conclure, je résumerais ainsi la réponse que je retire de mon expérience : qu’on soit séducteur, joueur, gangster, geek, etc. Cette passion fait partie de soi. Elle est donc un élément incontournable de la vie de couple et ne devrait pas en être dissociée. Chacun devrait donc trouver comment la vivre en symbiose avec sa conjointe.
Pierre, une fille qui regarde sur ton écran est forcément intéressée ?
La comparaison entre l’artisan et l’industriel est assez belle, mais ne correspond pas tout à fait à la situation d’un séducteur.
En effet, un artisan avant de faire de très beau meubles de qualité doit se former pendant de nombreuse années, où il réalisera de nombreux meubles. L’industriel lui n’a pas besoin de se former bien longtemps, car une fois qu’il a une technique qui marche, il lance sa production, et ne la changera celle-ci que si la demande change.
Donc, si on reprend la même comparaison, un bon séducteur doit aller aborder un nombre considérable de femme, pendant plusieurs années, alors que l’industriel doit apprendre une technique qui marche et puis se lancer une fois pour toute.
Je pense de ce point de vue, que le séducteur artisan acquière bien plus d’expérience humaine, malgré que sa méthode puisse paraitre d’un premier abord vulgaire et dénué de toute morale.
Le texte aurait pu être pas mal, seulement la partie « nuance » tout en bas gâche tout. Dommage
On ne dit pas que la qualité vient après la quantité? C’est bien de la que vient l’expérience? Tu oublies de préciser qu’il y a des dizaines de nuances entre ces deux notions, sinon, il suffirait de rester avec sa première copine.