Scène on ne peut plus banale. Nous sommes un soir de fin de semaine, une amie fête fièrement une nouvelle année qui passe. Nos convives dansent, rient, bavardent, boivent un peu plus que de coutume. Enfoncé dans un de ces fauteuils en toile japonais, je suis en train de discuter innocemment avec Claire, jolie et sympa, et là, mes oreilles tiquent. J’entends à côté de moi, un mec, qui à l’air un peu mesquin et porte un pull marron et kaki trop grand, balancer à une fille :
« Fille inconnue : Je vais me chercher une part de gâteau.
Pull Kaki (en déconnant) : Ah c’est sûr, ça finira d’achever ta ligne.. »
Ca n’avait l’air de rien, dit sur le ton de l’amusement, il a reçu une petite tape sur l’épaule. Et tout le monde à déjà balancé ce genre de piques à une fille un jour, tout fier de recevoir une réaction (plutôt) positive de sa part. Mais voilà, la soirée avance, et il repart
- Sans elle,
- Sans son numéro/facebook/mail
De mon côté, je prends le numéro de la petite Claire, et me fait harceler au rythme de 4 messages par jour (avec des piques à 7-8). Si quelqu’un avait eu l’idée de placer un observateur caché dans un recoin de la pièce, tout jouait pour l’homme kaki, la demoiselle riait souvent, le tapait beaucoup, le touchait. De mon côté, c’était quelques contacts saupoudrés consciencieusement (et donc rarement) au cours de la conversation, pas de grands éclats de rires, rien d’ostentatoire, il y avait même une certaine gène entre nous…
Mais comme à chaque fois que je suis gêné, je pense à un soir de rendez-vous, avec Valentine, jolie blonde bourgeoise, qui me plaisait au point que je cherchais tout le temps mes mots, et elle aussi. Nous nous sommes finalement embrassés sous la porte d’un immeuble Hausmanien, 1h avant mon départ en voyage. S’il y à gène, il y a tension, disait Stéphane en séminaire l’autre jour…
Neg-hits, négation de la séduction ?
L’histoire se répète, et avant de regarder de plus près ce que j’ai fait ce soir là, attardons-nous sur l’attitude de l’autre jeune garçon, qui sans le savoir, reflète malheureusement assez fidèlement bon nombre d’hommes d’aujourd’hui. Kaki est un mec un peu banal, il a eu son bac comme tout le monde, il s’habille à la mode H/M, comme tout le monde, il sort se bourrer la gueule le samedi soir, comme tout le monde… Pas de quoi être ni fier, ni déprimé de sa vie. Alors, quand il rencontre une fille qui lui plaît, qui est donc pour lui hors du commun, hors de son commun, de son « comme tout le monde », il pense qu’elle lui est donc (quelque-part) forcément supérieure, qu’elle le dépasse. Le meilleur moyen qu’il à trouvé avant de pouvoir la séduire, donc, est encore de l’abaisser à lui, plutôt que de se hisser à elle. Ce qui donne ce genre de comportement la « j’tai cassé » attitude, et compagnie. Pour lui c’était soit ça, soit une condamnation à l’idolâtrer pour les 4 mois à venir.
Le problème de ce genre de comportement c’est qu’il n’est gratifiant pour personne, avoir besoin de tirer les autres vers le bas, traduit quand même pour celui qui le fait une estime dans les chaussettes, qu’il affiche aux autres, comme il l’affiche à lui-même. Mais à force de faire perdre de la valeur aux autres, c’est tous nos moments passés avec eux qui perdent en force, et adieu les rêves d’idylles et de légèreté avec la gente féminine. Plus on s’obstine dans cette voix, plus on plonge dans une espèce de nausée de rire jaune et d’attitudes qui perdent de leurs ampleurs, et tout devient bas dans la relation. C’est ce que vivent quelques couples autour de moi, le mec abaisse tout le temps sa copine pour être sûr de garder le contrôle, et tout en pâtit, des repas avec les amis jusqu’au sexe et moments les plus intimes.
Après, bien sûr, c’est comme se faire un Terminator 4 au ciné avec des amis, c’est agréable, le problème vient quand on finit par enchaîner Twilight, les Chti »s et je ne sais quoi dans la même soirée. Alors comment s’en sortir ?
Et vous, à combien l’estimez-vous, votre valeur ?
J’avais écrit cette phrase, un soir d’insomnie, comme souvent après un week-end agité :
« Plus j’ai de valeur, plus je peux en donner aux autres. »
C’est ce que j’ai fait avec Claire ce soir là. J’ai vu cette fille qui avait l’air sympa et mignonne, et avant de penser complexe d’infériorité, rapport à l’égo et que sais-je encore, avant de penser comparaison de valeur, j’ai glissé un :
« Ah, toi aussi tu es fan des fauteuils japonais, tu me fais une place ? »
Et, tout bêtement, j’ai embrayé sur ma vie, les voyages, cultures, visions du monde, de la vie, cours de vie, cours de chant et guitare, énergie et bien-être, donc forcément le plaisir de l’alimentation, les détails qui comptent avec exemple d’une ballade avec une amie dans un parc de ma ville natale ect… J’étais plutôt bien habillé ce soir là, j’avais un visage propre, je me tenais bien, on parlait depuis 5-10 minutes de mes sujets de conversations et ceux de manière valorisante. A ce moment-là, j’avais un capital-valeur à ses yeux.
En ayant une vie et en en parlant de manière positive, j’étais devenu plus attirant. C’est aussi simple que ça. Autre exemples (à peu près) universels : Le look, la preuve sociale, l’énergie, l’argent.
D’ailleurs la difficulté de plaire dans la rue est là, personne n’a le temps de vous écouter parler de vous d’entrée de jeu pendant un quart d’heure, il faut aller à l’essentiel et se justifier pour rassurer dès le début, et créer très vite de la valeur dès les 1ères secondes… et en avoir assez pour l’intéresser avant d’ouvrir la bouche.
Et après seulement, donc, une fois que je ne valais plus peanuts, parce que de l’autre côté, il y a aussi le mec en soirée, qui sans parler à personne, pense qu’il est le roi du pétrole, avec sa chemise noire patinée ; seulement une fois que je ne valais plus peanuts, donc, j’ai commencé à faire ce que je brûlais d’envie de faire, depuis le début, élever sa valeur à elle, dévoiler ne serait-ce qu’un bout de mon désir pour sa chevelure noire tressée (oh my god…), son visage de Pocahontas, et sa fine taille.
Seulement à ce moment-là, j’ai pu me permettre de dévoiler (finement) mon envie d’elle. Il y a bien sûr des manières de faire, et ce n’est pas le sujet de mon article (peut-être un prochain) mais simplement, une fois que vous avez de la valeur, que vous élevez l’autre, il se passe une chose d’aussi simple que dans le cas de la relation de couple pourrie par la bassesse, vous la mettez en valeur (avant tout parce que vous en avez, vous).
- Si je l’avais vannée sans la connaître, j’étais un connard ou je la transformais en suicidaire.
- Si je l’avais valorisée dès la première seconde, j’étais au mieux un lourd, au pire un miséreux affectif.
- Si je l’avais vannée en la connaissant, je dégradais la qualité de notre relation.
- Si je m’étais mis en valeur sans la valorisée ensuite, j’étais inaccessible et elle n’avait pas la moindre idée de mon attirance pour elle.
Je l’ai valorisée après m’être fait connaître comme ce qu’on appelle ici, le prix.
- Et alors la fille se sentira vraiment bien avec vous.
- Et vous deviendrez un dealer de bien-être.
- Et c’est une ressource rare, par les temps qui courent.
Axel
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Salut DesEsseintes. Je crois que ce à quoi je pensais à l’époque, c’était la connexion comme on l’apprend ici. En tout cas comme je l’avait comprise il y a plusieurs années. Évoquer des détails (chez Claire) qui renvoient à des qualités plus profondes que j’apprécie chez elle.
Alors que je relis cet article, je me dis que ça serait intéressant que l’auteur écrive sur les manières de « dévoilement (finement) [notre] envie d’elle » à une femme — j’ai en tout cas hâte de le lire à nouveau !
J’aime redécouvrir des articles comme celui-ci, d’une grande qualité autant sur le fond que sur la forme.
Bravo Axel!
Merci pour avoir partagé ta vision à propos des Negs et de la valeur. J’avoue que j’utilise trop souvent les negs, je devrais faire plus attention. Mais pour moi c’est une façon de tester les gens et leurs réactions.
Sinon je ne comprend pas bien ce que tu entends par » lui donner de la valeur » ? (la complimenter ? la valider ?)
http://maddecent.com/blog/
quelques images décalées pour Spike!! Ce qui n’empêche pas de se branler la nouille ;)
cheers
Belle analyse Axel !
Faire preuve d’une aussi grande clairvoyance à 17 ans est peu commun voire exceptionnel.
Ton analyse n’est pas sans me rappeler la définition des 2 espèces d’égalités selon F.Nietzsche dans Humain trop Humain :
« Le besoin d’égalité peut se manifester en ce qu’on cherche soit à rabaisser tous les autres à son niveau (en les dépreciant, les ignorants, leurs tendant des pièges), soit à s’elever en même temps qu’eux (en leur rendant justice, les aidant, se réjouissant des réussites d’autrui). »
A 17 ans, il a une maturité que certains n’ont pas à 30 ans.
Et quand on sait qu’à son âge d’une manière générale, il s’éclatent leurs boutons tout court, sans rien faire d’autre. Il y a vraiment de quoi être admiratif et respectueux.
C’est un article simple a comprendre, allant a l’essentiel, et avec un exemple. Superbe ! Comme écrit plus haut, valoriser et non flatter, ce qui est moins naturel. Pouvez vous donner des exemples comme axel, de votre experience personelle pour valoriser dans le contexte. Sur le forum pour laisser cet espace aux commentaires sur l’article. Merci
« Si je m’étais mis en valeur sans la valorisée ensuite, j’étais inaccessible et elle n’avait pas la moindre idée de mon attirance pour elle. »
J’aurais dit « valoriser », et non pas « valorisée. » Navré de faire mon intégriste de la forme, mais ça me piquait quelque peu la rétine…
« Au fait, je continue à chercher des photos décalées, comme ça, pour chaque article, ou bien vous vous en branlez la nouille ? »
Indispensable.
Très bon article. Je comprends enfin certaines erreurs que j’ai pu faire. Je n’avais malheureusement pas compris par moi-même. Mais heureusement, Axel est là!
Pour Stéphane: j’avais remarqué les illustrations des derniers articles, et je les apprécie.
pour les photos, tu peux en trouver sur ce site http://rfad.unblog.fr/
il y a plein de photos en noir/blanc trés stylés!!!
Pour ce qui est des photos je suis d’accord, celles des articles comme des newsletter sont excellentes. J’avais d’ailleurs beaucoup aimé celle où l’on voyait quelqu’un s’apprêtant à sauter du haut d’un immeuble avec en main la liste des choses à avoir pour être Superman. C’était je trouve une bonne caricature de la stupidité de certains comportements visant à appliquer bêtement à soi ce qui marche pour d’autres.
Le rapport âge/qualité est assez impressionnant.
Et oui Stéphane, mets des photos décalées.
Très bon article. Valoriser (et non flatter) est un plus appréciable dans toute relation. Surtout par les temps qui courent où morosité et auto apitoiement semblent la norme.
Et oui Stéphane, mets d’autres photos décalées pour les articles ! ^^
« Si je m’étais mis en valeur sans la valorisée ensuite, j’étais inaccessible et elle n’avait pas la moindre idée de mon attirance pour elle. »
il faut une bonne calibration, c’est vraiment une des choses avec laquelle j’avais du mal! Maintenant il est bon de le rapeller.
Au fait, je continue à chercher des photos décalées, comme ça, pour chaque article, ou bien vous vous en branlez la nouille ?
Surtout lorsqu’on sait qu’il (l’auteur) n’a que 17 ans. Et qu’à cet âge, sur d’autres sites, il s’éclatent encore les boutons du matin avec des techniques de séduction de Ross Jeffries mixées par Love Attraction Chronicles featuring Neil Strauss
« vous deviendrez un dealer de bien-être.
3.Et c’est une ressource rare, par les temps qui courent. »
Excellent, je me trompe peut-être mais c’est le premier article que je lis de toi. Simple et efficace, comme tout ce qui est percutant, bravo.