- Titre : L’homme qui aimait les femmes
- Année de Sortie: 1977
- Réalisé par : François Truffaut
- Avec : Charles Denner, Brigitte Fossey, Nelly Borgeaud, Geneviève Fontanel, Nathalie Baye
Le réalisateur du Dernier Metro, Fahrenheit 451 et La Sirène du Mississippi nous livre là son film probablement le plus érotique sans jamais tomber dans la facilité et la vulgarité comme l’ont fait bon nombre de réalisateurs en ces années 70 en proie à la libération sexuelle et à tous ses excès.
Le film que je vais tenter de vous faire découvrir en une vingtaine de minutes au travers d’extraits choisis en relation avec notre thématique de séduction, mais aussi de relations homme-femme, est, n’ayons pas peur des mots, un chef-d’œuvre ! Certes, c’est un film méconnu de François Truffaut, mais ô combien une œuvre magnifique sur l’obsession dévorante que peuvent susciter les femmes et le fétichisme, entrainant son héros jusqu’à la mort.
Il est à noter qu’en matière de séduction dans le sens technique du terme, ce film n’est absolument pas intéressant, le héros Bertrand Morane est mu par une obsession des femmes, de toutes les femmes, et le fétichisme de leurs jambes, le poussant à poursuivre les femmes jusqu’à chez elles, les suivre et même simuler un accident de voiture pour décrocher un numéro… dans la vie cet homme ferait peur, un psychopathe en puissance…
Mais l’intérêt de ce film est bien au-delà d’un pseudo coté technique, mais plutôt dans la réflexion sur les rapports homme femme, et tout lecteur qui à pratiqué et fait nombre de rencontres, ce film aura un écho très particulier…
Maintenant, mettez-vous au calme, et laissez vous porter par l’ambiance de ce film…
1/ Le film s’ouvre sur un enterrement, celui de notre héros Bertrand Morane, enterrement auquel seules des femmes sont présentes…
La passion (fétichisme obsessionnel) du héros est résumée par cette phrase magnifique qui est restée du film :
Les jambes de femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie.
2/ Cette deuxième scène montre l’obsession du personnage pour les jambes d’une femme, où l’on voit qu’il est prêt à tout pour retrouver la propriétaire d’une magnifique paire de jambes, allant même jusqu’a détruire l’aile avant de sa voiture et faire une fausse déclaration à l’assurance pour obtenir les coordonnées de la belle inconnue.
3/ Dans cette scène, Bertrand se retrouve en face de celle qu’il pense être la belle inconnue tant convoitée:
Évidemment, que dans la vraie vie, s’y prendre comme cela serait ridicule pour rencontrer une femme, car objectivement combien répondraient positivement à un appel comme celui qu’il a fait chez les parents de celle-ci ? Une sur dix, plutôt une sur cent ? Mais le point n’est pas là, il est de voir jusqu’où cet homme est prêt à aller pour assouvir cette passion dévorante
4/ Rencontre avec la vendeuse de sous-vêtements:
5/ Rendez-vous avec elle:
Une grosse bâche bien en règle qu’il n’avait pas vue venir par une vendeuse qui se révèle selon les termes actuels « une » couguar… mésaventure qui va pousser notre héros à écrire ses mémoires pour notre plus grand plaisir…
6/ Évocation des premiers émois de Bertrand avec un thème cher à Truffaut : la prostituée, puis avec Ginette une camarade d’école:
Cette scène permet de comprendre les relations de Bertrand jeune avec sa mère et les manques et traumatismes qui en résulteront, source principale de son obsession
7/ Scène majeure, où François Truffaut par l’intermédiaire de Bertrand déclare son amour des femmes, de toutes les femmes :
Moi je les aime toutes !
Scène pavée de citations sublimes :
Pour moi, rien n’est plus agréable à regarder qu’une femme, pourvu qu’elle soit habillée d’une robe ou d’une jupe qui bouge au rythme de sa marche
Ce passage magnifique, véritable déclaration d’amour aux femmes, à toutes les femmes, a pourtant provoqué quelques remous du côté des associations féministes. Les femmes sont filmées en « meute » et le discours de Bertrand a choqué les âmes militantes (l’homme catégorise les femmes en deux parties : « les grandes tiges » et les « petites pommes »). Pourtant, moi j’y vois une ode à la femme, je dois manquer de féminisme.
8/
Mais qu’est-ce qu’elles ont toutes ces femmes de plus que celles que je connais déjà… et bien justement ce qu’elles ont de plus, c’est qu’elles sont des inconnues…
Que celui qui n’a jamais ressenti cela me jette la première pierre, sublime.
9/
Tu es incroyable, non seulement tu refuses d’aimer, mais tu ne veux pas qu’on t’aime. Tu crois que tu aimes l’amour, mais ce n’est pas vrai. Tu aimes l’idée de l’amour.
Cette scène est d’une richesse énorme en réflexions sur la séduction, avec la réplique pré-citée, puis cette réplique à méditer :
-Celui qui fait souffrir, souffrira à son tour, je te le dis Bertrand
– Qui te dit que ce n’est pas déjà fait ?
– Non, je ne crois pas, tu ne serais pas si dur, tu saurais qu’il faut ménager les gens
Riche aussi de cette petite phrase esquisse :
vous êtes un imbécile, je me caresserai en pensant à vous
Pour finir sur cette leçon apprise durement :
Lorsque je l’avais rencontré, pour faire sa conquête, je lui avais donné l’impression de vouloir rentrer dans sa vie, alors qu’il n’en était pas question. C’est une erreur que j’ai évité de commettre par la suite
10/ scène de la rencontre avec la placeuse de cinéma :
Scène qui le projette une nouvelle fois dans son enfance avec « l’enfant sacrifié » de la placeuse, et la reproduction du comportement qu’avais sa mère avec ses amants.
11/
Le restaurant : un endroit merveilleux pour les amours commençants, redoutables pour les couples officiels
12/ Tournant de l’histoire, où pousser dans la rue par son obsession des femmes, n’arrivant pas à relancer d’anciennes conquêtes, la fatalité va s’abattre sur Bertrand:
… et provoquer sa mort.
À noter que Brigitte Fossey est vraiment délicieuse dans ce film, pourtant je ne suis pas grand fan des grandes blondes.
13/ Fin du film se déroulant au cimetière dans la continuité de la scène d’introduction, consécration de l’amour de Bertrand pour les femmes, toutes les femmes, et conclusion de son œuvre, son livre:
Bien évidemment, au travers du personnage de Bertrand Morane, c’est François Truffaut qui transparaît. Il n’y blâme ni ne fait l’éloge de son personnage, silencieux en compagnie des femmes, mais bavard face au spectateur. Ce personnage lui-même assez difficile à définir. Pas vraiment Don Juan, ni dragueur, il représente une époque où les relations hommes/femmes se faisaient plus légèrement en ce début de la libération sexuelle et féminine et de l’absence des problèmes de SIDA.
Par son amour des femmes, de toutes les femmes, Bertrand Morane ne peut que nous faire penser au Fabio d’Alain Soral dans « Confession d’un dragueur », tout aussi obsédé et compulsif par rapport à la conquête des femmes. Deux œuvres majeures pour tout amoureux des relations hommes femmes.
Alexandre
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Super film, indispensable en effet. T’as oublié une réplique absolument géniale du film, qui résume assez bien le personnage. Lorsque Bob Morane erre dans la rue en scrutant les femmes, il passe devant une église et au moment ou les mariés sortent, il a cette réflexion:
« Tiens! en voilà encore 2 qui croient au Père Noël »
Magnifique.
Article très intéressant, mais il serait bon de revoir l’orthographe et la grammaire avant de le publier…