J’ai commencé à lire La femme parfaite est une connasse alors que j’étais en plein cours de Digital Forensic. Hélas, l’ennui qui m’a envahi dès les premières pages m’a presque fait regretter de ne pas suivre le cours. Si vous souhaitez écrire un « roman » à succès, écoutez bien, c’est très simple :
- volez à votre copine ou à votre cousine la pile de ses magasines féminins de l’année passée,
- remplissez un mixer avec tout ça,
- mettez la puissance maximum,
- récupérez le jus de niaiseries féminines et enfin étalez avec beaucoup d’inégalités (et surtout beaucoup de pages blanches) sur 150 morceaux de papier.
C’est bon ? Appelez l’éditeur, succès garanti.
On trouve parfois certains articles reflétant intelligence et singularité dans la presse féminine et encore… c’est rare ! Ici, là où on s’attendait justement à un best-of, on se retrouve avec un worst-of de tout ce qui peut se dire, enfin, ce qui s’est dit durant la dernière décennie (la dernière décennie commençant le jour où Facebook fut inventé, tout ce qui est avant, est de toute façon trop vieux).
Le même bouillon de sous-culture, de beaufitude féminine est tartinée (enfin tartinade plutôt light, puisque les auteurs se permettent une fois toutes les 10 pages de n’en utiliser qu’un tiers) de page en page. Heureusement, une fois toutes les 150 pages, on sourit. Mais attends, ya combien de pages ? 155. Mince.
Si un homme avait écrit ce livre, un nombre incalculables de « connasses » lui seraient tombés dessus pour justement, avoir traité et insulté la gente « pure ». Ce conglomérat de pages illustre bien les limites du second degré. Même en le lisant sous cet angle là, ça en devient écœurant, comme la crème de marron quand on en mange trop.
L’objectif avoué de « La femme parfaite est une connasse » est simple
« Vous avez le droit d’être imparfaite, même mieux, on va vous dire tout ce que vous pouvez continuer de faire sans avoir aucune once de culpabilité »
Non seulement, le bouquin ne tire aucunement ses lectrices (et lecteurs ?) vers le haut mais les fait croupir d’avantage dans une monotonie quotidienne de la femme libérée, faite de chips, de cul, de fellations-mais-ça-va-parce-que-c’est-juste-un-ex et de pots de glace à la crème parce qu’être mince, jolie et apprêté vous fera devenir une connasse.
Redite sur redite, par chance j’ai eu le temps de finir le livre, que mon cours n’était pas terminé. Vous souhaitez quand même lire La femme parfaite est une connasse ?
Ok, pensez à réunir les conditions suivantes :
- C’est dimanche.
- Il pleut.
- Après avoir rappelé toutes vos exs, aucune ne veut vous voir.
- Vous n’avez plus de connexion internet.
- On vous a volé votre smartphone.
- Vous venez vous faire larguer.
- Vous êtes aux toilettes.
Léo
Crédit photo : captendance.fr
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Cher Philippe,
Permets-moi d’être d’accord sur ton constat :
« Alors que si on en disait la moitié on serait traités de méchant, manipulateur, connard (ce qui est presque un compliment venant de certaines filles), misogyne, voire Hitler »
Tout en désapprouvant tes conclusions :
« Ce qui est énervant”
Je trouve ça pour ma part amusant et même, oserais-je, réjouissant. Vois-tu, c’est justement ces femmes-là, appelons-la Philistine à l’heure où les jeunes filles ont des prénoms qui riment avec tartine : Adeline, Emelyne, Eglantine ou bien Martine. Elles se réclament du féminisme le plus intransigeant et d’une égalitarisme le plus inquiétant allant jusqu’à, et il faudra s’y résoudre, des hommes enceintes (ou peut-être faudra-t-il dire enceints ?). Le féminisme vs la Nature, voilà le combat du 21ème siècle. Est-ce pour autant un combat fondamentalement malsain ?
Que Philistine se rebelle contre la nature rien de plus normal. Réglées par une horloge biologique à la finalité tragique et assassine, notre jolie jeune fille se décompose de manière animale pour ne pas dire végétale, au fil des années aussi morbidement et rapidement qu’une aubergine : sa peau se détend et sa taille se ratatine. Sa jeunesse et sa beauté l’abandonnent aussi injustement et inéluctablement que les clients pour celles qui, de temps en temps, tapinent
Le processus est lent, rassurons-nous mais sans ses atouts et sa fierté, la voilà comme place tristement abîmée, pour ne pas dire… une ruine.
Pourquoi, après tout, ne pourrait-elle pas rester femme toute sa vie ?
Féministe-coquine dans sa vingtaine, Philistine devient socialo-libertine dans sa trentaine et hystérico-déprimée-avec-fausse-poitrine passée la ménopause. Ni mère, ni femme. Que lui reste-t-il si ce n’est la moraline?
Vois-tu cette première ironie salée ? Quel dommage que La Fontaine ne soit pas parmi nous pour l’immortaliser
L’enseignement de la deuxième ironie, est lui, sucré et croustillant. On n’acceptant pas la moitié du quart à leur propos de ce qu’elles écrivent, ou pire de ce qu’elles pensent, sur les hommes, elles reconnaissent de facto l’insoutenable inégalité, que dis-je insoutenable, l’inénarrable iniquité hommes/femmes. Notre philistine s’égosille sur un machisme social injuste, dominant et opprimant, elle passe son temps à cracher son venin sur les mâles qui, cruellement, ne le lui rendent rien. Le deux poids, deux mesures, assurément Stéphane, est révélateur et salvateur : c’est au plus fort que d’accepter de prendre le plus de coup. Vive l’inégalité, dis-je, c’est une reconnaissance officielle et un aveu de faiblesse de la part de Philistine.
Il faut s’en réjouir.
Sur le titre livre enfin, “La femme parfaite est une connasse”.
Peut-être est-il triste de constater que l’époque actuelle patauge dans le vulgaire infantilisant et niais pour appâter le lecteur.
Peut-être est-il certain que vous aurez plus de succès avec un titre comme “Mon boss est un fils de p***” que “Traité sur les relations sociales en entreprises”.
Mais rien ne vous oblige, à ce jour, d’acheter ce livre-là au détriment de ce livre-ci.
Laissons la femme devenir une parfaite connasse, se rebeller héroïquement contre sa condition de femme, tout en nous démontrant l’inanité de son combat.
La revanche à la pyrrhus de Justine, qui peut-être, souhaitait se racheter une vertu.
Gérald
Note trouvée un jour sur un site social « Si les femmes sont moins payées en entreprises que les hommes pour travail et rendement équivalent, comment se fait-il dans notre monde hyper-capitaliste qu’aucune entreprise, absolument aucune, n’ait pris la peine ne de recruter que des femmes pour les payer moins et faire la même chose que les hommes”
@Philippe : oui, c’est le 2 poids 2 mesures…
Ce qui est énervant avec ce genre de trucs (dans les magazines on le voit bien) c’est que les filles se permettent de traiter les garçons de manière hallucinante.
Alors que si on en disait la moitié on serait traités de méchant, manipulateur, connard (ce qui est presque un compliment venant de certaines filles), misogyne, voire Hitler.
Mais ça passe car les filles sont « oppressées » par les vilains hommes « phallocrates » et « dominateurs », dont elles sont « victimes ». Combien de temps cette mascarade va-t-elle encore durer?
Bien sûr qu’on peut se déchainer sur la télé réalité !
Le prendre pour ce qu’il est ? Mais qu’est-ce que c’est au juste ? Si c’est un livre de blagues, elles sont mauvaises et lourdes, si c’est un livre de conseils, ils sont mauvais et éculés.
Chagal disait que le mauvait goût fait plus de millionnaire que le bon goût.
Moi j’ai lu ça entre l’enregistrement de mes bagages et le sécurity check dans un aéroport, et j’ai bien rigolé.
Si le critère pour faire une critique de bouquin, c’est le tirage, on peut aussi se déchainer contre la télé réalité qui fait les plus grosses audiences.
Sous prétexte que c’est un bouquin, ça veut pas dire que c’est pas aussi grand public que TF1.
Bref, si on le prend pour ce que c’est, c’est marrant. D’ailleurs ça se vend pas mal.
Salut Damien,
tu peux voir quelques exemples ici http://www.hommesdinfluence.com/forum/ecule-misogyne-populaire-vt11265.html
J’aime bien ces critiques de livre, même si celle-ci est hyper sèche (cela dit, ça doit être mérité:p) Tu n’as rien retenu de positif, du tout? Et est-ce que tu aurais des exemples de « niaiseries » comme tu dis?